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Fabrique de savon à partir d'huile usagée

Article écris par Benjamin pour http://www.univers-nature.com/

Je recycle l’huile avec mon usine à savon
Chacun d’entre nous a dû vivre ça lors de nos premières années loin du foyer parental, une période où l’on apprend beaucoup sur la tenue d’un logement à force d’erreurs : déverser des matières grasses dans l’évier finit par boucher celui-ci. Les matières se figent petit à petit jusqu’à complètement obstruer le siphon, qu’il faut alors démonter et nettoyer. Tâche ingrate. Mais alors que faire de ces déchets gras ? Pour le beurre, il suffit d’attendre qu’il se re-solidifie après la cuisson pour l’envoyer faire un beau voyage, direction poubelle.

Pour l’huile en revanche, Analia Blanco, jeune designer, propose de lui offrir une seconde vie et de le transformer en savon. Pour cela, la jeune femme, ancienne de l’école polytechnique de Valence (en Espagne, pas dans la Drôme) a inventé un petit appareil électroménager qu’elle a appelé « usine à savon » : d’apparence cubique, blanc, celui-ci se fondra parfaitement dans n’importe quel coin cuisine. Son mode de fonctionnement est d’une simplicité à toute épreuve : il suffit d’y introduire de l’huile usagée préalablement filtrée, de la mélanger à de l’eau et à de la soude caustique (attention les doigts tout de même), et l’usine à savon se charge de mélanger tout cela et de produire des doses de savon solide, semblables à ceux vendus dans les magasins et auxquels vous êtes habitués. Pour un litre d’huile, l’appareil est capable de produire 850 grammes de savon.

Attention à l’abus de langage, on parle ici d’un savon pensé pour le lavage des sols, de la vaisselle et même du linge, mais en aucun cas pour le soin du corps humain. Quoi qu’il en soit, cette usine à savon permet de se débarrasser de façon intelligente d’un déchet encombrant, et dont un seul litre est capable de contaminer quelques 1000 litres d’eau potable.

Sachant que chaque Français consomme en moyenne 4 litres d’huile alimentaire par an, les volumes rejetés dans les égouts dans les meilleurs des cas, ou directement dans la nature, sont conséquents et méritent d’être pris en compte. C’est à cela que s’est attelée Analia Blanco, en imaginant son usine à savon, en la faisant breveter, et en continuant encore et encore de la tester pour la perfectionner, avant une mise sur le marché espérée dans quelques années. Son travail n’est en tout cas pas passé inaperçu, puisqu’elle a décroché de multiples récompenses lors de concours de design.

Reste à dépasser l’éventuel blocage psychologique du consommateur, pas forcément enclin à nettoyer sa chemise préférée ou la vaisselle de mamie avec du savon fabriqué à partir d’huile de friture recyclée.

Benjamin