Réductrices de déchets, créatrices de liens, productrices d'œufs et de compost : les cocottes ont beaucoup à apporter aux citadins. Reste à savoir comment s'en occuper.
Voici quelques conseils.
Soyons clairs : la poule citadine a la cote. Au début du mois de février, la Ferme de Paris organisait un atelier sur le thème « Comment faire un poulailler en ville ? ». Un vétérinaire, Ahcene Boukaiba, et un éleveur urbain, Jean-Jacques Fasquel, y prodiguaient leurs conseils avisés. Terra Eco en a profité pour glaner quelques règles de base pour éleveurs citadins débutants. Voici ces bonnes idées pour aviculteurs amateurs et novices.

  • Composer son cheptel
    • Si vous commencez petit, adoptez un nombre impair de poules : soit une, soit trois. « Si l’une d’entre elles meurt, l’intégration de la remplaçante est facilité », explique Jean-Jacques Fasquel.
    • Intégrez les nouvelles arrivantes la nuit, le groupe existant sera plus accueillant.
    • Dans un petit poulailler, évitez de mélanger les espèces pour limiter les conflits. « Si vous intégrez une poule rousse au milieu de poules blanches, vous augmentez les risques de “piquage” (les coups de bec entre poules, ndlr) », prévient Ahcene Boukaiba. Racistes, les gallinacés ?
  • Nourrir sa basse-cour
    • Les poules mangent presque tout et sont considérées comme omnivores. Évitez cependant quelques aliments qui ont un effet laxatif.
    • Vous pouvez donner sans hésiter : épluchures, charcuterie, croutes de fromage, riz, pâtes, viandes, poissons, soupes, sauces, limaces et vers de terre.
    • Évitez : choux, cèleris, pommes de terre crues, fruits acides et aliments moisis.
    • Les restes de repas ne suffisent pas. Complétez l’alimentation de vos gallinacés avec des céréales (blé, maïs, soja). Pour être sûr que vos volailles en mangent, gardez-les enfermées avec des mangeoires pleines jusqu’à 10 heures du matin. Cette technique leur évitera aussi la boulimie d’herbe.
  • Prévenir les maladies
    • Méfiez-vous des rats et des pigeons. Les rongeurs et les oiseaux sont porteurs de la salmonellose, transmissible à l’homme. Clôturez et grillagez votre élevage pour éviter tout contact.
    • Évitez les poules d’occasion. Achetez une poulette de vingt jours et assurez-vous que les vaccins contre la coccidiose, la maladie de Gumboro, la bronchite infectieuse, la maladie de Newcastle et la maladie de Marek sont à jour.
    • Tourmenté(e) par la grippe aviaire ? Déclarez votre élevage auprès des services sanitaires pour recevoir les alertes en cas d’épidémie.
    • En ville, la spécialité avicole se fait rare chez les vétérinaires. En cas de pépin, tournez-vous vers les écoles vétérinaires.
  • Bichonner ses gallinacés
    • Pour être épanouie, une poule a besoin de gratter. La botte de paille étant rare en milieu urbain, les copeaux de bois peuvent faire l’affaire… de manière temporaire.
    • Équipez l’abri de nuit de perchoirs et désinfectez régulièrement le sol pour éviter les parasites : poux rouges, mouches et ténébrions.
  • Gérer la production
    • Le compost issu d’animaux omnivores peut contenir des bactéries nocives pour l’homme. Utilisez celui provenant de votre poulailler sur les plantes non comestibles et les arbres fruitiers. Évitez de le répandre sur le potager.
    • Conservez les œufs entre 12°C et 15°C et ne les lavez pas à l’eau : contentez-vous de les nettoyer avec un chiffon.


Construire son poulailler avec des palettes

Image 1-crédit photo Isabelle Brunet

Isabelle Brunet est une passionnée de nature et de jardinage. Pour loger ses gallinacés, elle a fabriqué son poulailler avec des planches de palettes en bois.

Son interview par Terra Eco
  • Terra Eco : Pourquoi avoir construit vous-même votre poulailler ?
    • Isabelle Brunet : J’allais avoir des poules. J’ai d’abord cherché à acheter un poulailler, mais quand j’ai vu les prix... Je me suis dit « Tiens, je vais le faire moi-même ! »
  • Comment avez-vous eu l’idée de fabriquer le poulailler de cette façon ?
    • C’est un modèle que j’avais vu sur un magazine il y a une dizaine d’années. J’ai essayé de construire mon poulailler d’après le vague souvenir que j’avais de la photo. Ce qui m’avait marqué, c’est surtout l’étage qui protège les poules de la pluie.
  • Est-ce difficile à fabriquer ?
    • Non. Ça va assez vite. Le poulailler peut être fini en deux après-midis et ainsi accueillir 2 ou 3 poules. Il y a plein de personnes qui ont construit le même modèle ou qui l’ont adapté à leurs besoins.

Pour fabriquer votre propre poulailler, vous n’avez plus qu’à suivre la notice explicative ci-dessous. Et, pour plus de précisions, rendez-vous sur le blog d’Isabelle Brunet
!http://ecolo-bio-nature.blogspot.fr... (Photos pas à pas de la construction dans l'annexe ci-dessous)

Matériel :

  • - Palettes en bois (2 ou 3, selon la taille du poulailler)
  • - Clous
  • - Grillage
  • - 2 gonds
  • - 2 charnières
  • - 1 petit verrou
  • - Peinture (Isabelle vous donne sarecette de peinture naturelle, voir lien à la fin de l'explication de construction)

1) Enlever tous les clous des palettes
2) Scier 4 grandes planches de même taille. Leur longueur déterminera celle du poulailler. Vous pouvez par exemple choisir des planches de 2 mètres. Nb : si vous trouvez, dans les planches de palettes déclouées, des planches de la longueur souhaitée, passez l’étape du sciage.
3) Scier 4 autres planches, plus courtes. Leur longueur déterminera la hauteur du poulailler. Vous pouvez par exemple choisir des planches de 1,20 mètre.
4) Réaliser deux cadres identiques avec les planches coupées. Pour un cadre : 2 planches « longueur » et 2 planches « hauteur ». En les clouant, vous obtenez un rectangle.
5) Positionner les deux cadres face à face, levés, pour faire une « cabane » en forme de pyramide.
6) Pour faire tenir la structure, fixer 3 planches (haut, milieu et bas) qui relient, de chaque côté, les deux cadres ensemble. La longueur des deux planches du bas déterminera la largeur du poulailler (1,20 mètre par exemple)
7) Solidifier le poulailler en ajoutant quelques lattes : en forme de croix au milieu des deux rectangles notamment. (Ne pas hésiter à en mettre à d’autres endroits si vous en éprouvez le besoin.) La base du poulailler est prête.
8) Fabriquer un petit toit, qui recouvrira seulement une partie du poulailler, sans aller jusqu’en bas. Pour cela, fixer ensemble des petites planches, en les laissant se chevaucher.
Attention : un versant du toit ne sera pas complètement fixé au poulailler. Il servira de porte pour aller chercher les œufs. Il faut donc l’accrocher, en haut, avec des gonds pour la soulever. L’autre versant du toit peut, lui, être fixé entièrement. C’est sous ce nichoir que les poules viendront pondre.
9) Fermer un côté (celui donnant sur l’extérieur) du nichoir avec une petite planche.
10) Poser une planche de bois, de plastique ou de carton (qui reste solide) pour faire un plancher au nichoir.
11) Fabriquer une échelle, avec des morceaux de palettes, qui relie le sol au nichoir.
12) Peindre l’ensemble de la structure pour la protéger des intempéries.
13) En bas du poulailler, ajouter une porte avec deux charnières et un petit loquet. Vous pouvez la construire dans des planches de bois restantes, et la peindre également.
Comment fabriquer sa peinture naturelle : http://ecolo-bio-nature.blogspot.fr...
14) Fixer du grillage qui recouvre la structure du poulailler.
Ça y est, votre poulailler est prêt à accueillir vos – deux ou trois – poules ! Si vous souhaitez accueillir davantage de cocottes, n’hésitez pas à le construire plus grand.