Danger ! cyanobactéries.
Les cyanobactéries (appelées aussi "algues bleues")

Rappel de l’actualité AFP du 03 août 2017:
http://www.bfmtv.com/police-justice...
Lorsqu'il fait chaud, on a bien souvent envie de se rafraîchir au bord de l'eau en barbotant tranquillement ou même en piquant une tête... Si c'est votre cas, où si vous avez l'habitude de laisser vos animaux jouer les pattes dans l'eau, soyez prudents.
Les algues bleues sont des micro-organismes aquatiques dont le nom scientifique est cyanobactéries ou cyanophycées. Il s’agit d’êtres vivants parmi les plus anciens sur notre planète et plusieurs espèces sont décrites dans les cours et plans d’eaux (eaux douces) ou sur le littoral français (eaux de mer). Ces cyanobactéries naturellement présentes peuvent dans certaines circonstances favorables à leur développement (chaleur, présence d’engrais...) se multiplier brutalement, au point de changer la couleur de l’eau. Certaines espèces sont capables de produire, lors de telles proliférations, des toxines en quantités suffisantes pour constituer un danger pour les humains et les animaux.
Déjà, depuis l’année 2002, plusieurs décès de chiens ont été constatés sur les rives de la rivière Tarn, suite à une probable ingestion d’eau contaminée par des cyanobactéries et/ou par des cyanotoxines. Cette mortalité canine suggère qu’il existe un possible risque sanitaire pour la population exposée, lors d’activités nautiques. Le problème des pullulations de cyanobactéries, appelées efflorescences, dans des plans d’eau en France est l’objet d’une surveillance étroite en Bretagne, depuis plusieurs années.
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LES TOXINES

Les toxines de cyanobactéries sont appelées cyanotoxines. Lors d’un phénomène d’efflorescence, plusieurs espèces de cyanobactéries peuvent co-exister. Il est ainsi possible qu’une prolifération aboutisse à la production concomitante de plusieurs cyanotoxines. En fonction de l’organe cible, on distingue classiquement trois principaux groupes de cyanotoxines :

  • Hépatotoxiques, principales toxines : microcystines, nodularines ou cylindrospermopsine,
  • Neurotoxiques, principales toxines : anatoxines, saxitoxines,
  • Dermatotoxiques, principales toxines : aplysiatoxine, débromoaplysiatoxine ou lyngbyatoxine, essentiellement dans l’eau de mer. Les conséquences sanitaires de ces toxines sont moins bien établies.

Enfin, les scientifiques découvrent régulièrement de nouvelles cyanotoxines dont les éventuelles répercussions sur la santé humaine ou animale ne sont pas encore connues (antillatoxines, kalkitoxine, jamaicamides, ...).

COMMENT PEUT-ON ÊTRE EXPOSÉ AU CYANOTOXINES ?

Les effets sur la santé sont principalement la conséquence de l’ingestion d’eau contaminée par les cyanobactéries et/ou leurs toxines, mais peuvent aussi résulter du contact direct avec l’eau contaminée, notamment lors de la baignade ou la pratique de sports aquatiques. Les conséquences de l’inhalation de l’écume, plus rare, pourrait représenter un risque pour les personnes se tenant à proximité de l’efflorescence (exemple : inhalation d’aérosol lors de la pratique du ski nautique).

LES DIFFÉRENTS TABLEAUX CLINIQUES D’INTOXICATION

Plusieurs types de toxines peuvent être produits au sein d’une même efflorescence et les tableaux cliniques peuvent être intriqués.

  • Hépatotoxines. Les personnes exposées peuvent présenter un tableau de gastro-entérite avec apparition, dans les 3 à 5 heures après l’ingestion de l’eau contaminée, de crampes abdominales, puis de vomissements et diarrhée. Le tableau s’améliore spontanément en 24 à 48 heures, mais dans les cas les plus graves, une atteinte hépatique est décrite, avec cytolyse hépatique (élévation des transaminases) potentiellement sévère, conduisant à l’insuffisance hépatocellulaire avec mise en jeu du pronostic vital.
  • Neurotoxines. Il existe un risque de paralysie musculaire pouvant atteindre les muscles respiratoires.

Plusieurs cas de décès de chiens, d’oiseaux et de bétail ont été décrits, avec arrêt respiratoire, après ingestion d’eau contaminée : le tableau clinique peut être d’installation rapide (arrêt respiratoire brutal quelques minutes après l’ingestion par un animal retrouvé mort au bord de l’eau) ou apparaître après un délai de 6 à 24 heures (on observe alors le développement d’une bradypnée d’aggravation progressive). Chez l’homme, des cas de céphalées, parfois accompagnées de malaises et de troubles digestifs ont été rapportés.

  • Dermatotoxines. Les personnes exposées peuvent présenter un tableau clinique classiquement appelé « démangeaison du baigneur ». En plus des signes d’irritation cutanée (érythème, œdème), il est possible d’observer une atteinte muqueuse oculaire et/ou nasale et lors d’inhalation, des troubles respiratoires, voire des troubles digestifs (lésions irritatives buccales, gastro-entérite), parfois accompagnés de fièvre.

Résumé à retenir :
Tiré de https://centpourcentlandseer.blogsp...
De plus en plus de sites sont touchés et les périodes d’efflorescence sont plus nombreuses et durent plus longtemps. Elles donnent à l'eau une couleur bleutée, ce qui leur vaut parfois le surnom d'algues bleues. Elles sont surtout visibles le matin et ont tendance à s'enfoncer dans l'eau avec la chaleur de la journée.
Les hivers doux, les températures élevées en été favorisent ce développement, mais il a aussi été mis en évidence que ces algues se développent rapidement lorsque le milieu est riche en phosphore et en azote.
Or ces deux produits sont présents en grande quantité dans les eaux usées mal traitées, dans les traitements agricoles tels que les engrais et pesticides…

Symptômes :

Les moins toxiques de ces micro organismes provoqueront irritation et démangeaisons mais les hématoxines vont s'attaquer au foie provoquant des hémorragies. Les neurotoxines, quant à elles, vont s'attaquer au cerveau provoquant des convulsions et conduisant à une mort rapide par paralysie des muscles respiratoires. Le décès est très rapide : dans les minutes ou les heures qui suivent l'absorption d'eau. Les chiens de petite taille, les chiots et les chiens âgés étant encore plus vulnérables. L’absorption de cyanotoxine est une URGENCE VETERINAIRE. Si le chien s’est baigné ou est suspecté d’avoir bu de l’eau qui pourrait être contaminée, il ne faut pas hésiter à le conduire chez un vétérinaire avant l’apparition de tout symptôme. Dans ce cas, il faut prendre un échantillon de cette eau à fin d’analyse.

Prévention
:
  • Penser à prendre de l'eau lors des promenades et ne pas laisser le chien boire n'importe où.
  • Se renseigner sur les restrictions de baignade.
  • Respecter les affichages interdisant la baignade.

Cependant très souvent on a un panneau "interdit aux chiens" fréquent aux abords des plans d'eau en particulier en saison estivale. Mais il ne signifie pas "danger mortel" D'autre part les risques liés à la baignade sont affichés uniquement sur les sites surveillés...

Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, et sur ce problème qui revient chaque année…
A lire : un rapport commun de l’Afssa et de l’Afsset de juillet 2006, dont le titre est

Risques sanitaires liés à la présence de cyanobactéries dans l’eau

https://www.anses.fr/fr/system/file...