On a enfin trouvé LE responsable des grosses pagailles de décembre. Des scientifiques affirment que la hausse du mercure est à l'origine de ces hivers enneigés et particulièrement froids.

Boites à lettres - Laponie finlandaise

Un refroidissement temporaire Au premier regard, la froideur glaciale qui s'est abattue sur l'Europe semble peu compatible avec la hausse moyenne des températures attendue d'ici la fin du siècle et qui pourrait atteindre de 5 à 6 degrés. Aux climato-sceptiques qui y voient la preuve que le changement climatique n'existe pas, certains scientifiques répondent que ces vagues de froid sont un refroidissement temporaire, au sein du réchauffement global.

La faute à la calotte glaciaire Mais, une nouvelle étude va plus loin, et montre que la hausse du thermomètre est précisément à l'origine de ces hivers enneigés et particulièrement froids. Le coupable serait la fonte de la calotte glaciaire arctique. Le réchauffement, deux à trois fois supérieur à la moyenne, a entraîné sa réduction de 20% ces 30 dernières années.

Elle pourrait même disparaître entièrement durant les mois d'été d'ici la fin du siècle. Les rayons du soleil, qui ne sont plus repoussés par la glace, réchauffent donc encore un peu plus la surface du globe à cet endroit.

Ca ne va pas s'arranger "Mettons que l'océan soit à zéro degré", explique Stefan Rahmstorf, spécialiste du climat au prestigieux Institut Potsdam (Allemagne). "Il est ainsi beaucoup plus chaud que l'air ambiant dans cette zone polaire en hiver. Vous avez alors un important flux chaud qui remonte vers l'atmosphère, que vous n'avez pas quand tout est recouvert de glace. C'est un changement énorme".

"Ces anomalies pourraient tripler la probabilité d'avoir des hivers extrêmes en Europe et dans le nord de l'Asie", explique le physicien Vladimir Petoukhov.

2010, une des années les plus chaudes Les chercheurs soulignent que ces hivers particulièrement froids en Europe ne reflètent pas la tendance globale constatée sur l'ensemble du globe, où 2010 devrait être l'une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées. Ainsi, alors qu'à Potsdam il fait-14°C, au Groenland, les températures sont toujours positives.

22/12/2010, par Fanny Bragard/AFP