En marge du 1er mai, une réflexion sur le Vote prochain du 6 mai 2012.
Voter est un devoir, qui est partie prenante de la bonne santé de la démocratie (!?)
On nous parle de vrai travail (Il y a un faux travail!?), de vote utile (Y aurait-il un vote inutile?), de vote sanction (doux euphémisme pour appeler à voter pour le moins pire!).. Nous pouvons faire autrement ! C'est à dire un vote blanc, un vote nul ou...l'abstention!
Il faut savoir que le vote blanc est assimilé au vote nul qui lui, résulte d’une « erreur de manipulation » (deux bulletins dans l’urne, message personnel…).Vote blanc et vote nul sont donc déterminés de la même manière. Ainsi, le vote blanc n’est pas pris en compte comme suffrage exprimé.

voir article L66 du code électoral

Vous pouvez donc, si vous le désirez, imprimer ce bulletin (1/4 de page A4) et le glisser dans l'urne. Que ce soit un vote blanc ou nul, cela ne change rien dans les statistiques!
Mais au moins, cela peut vous faire plaisir!

France : Pumi Président day 2012
C’est pourquoi il serait judicieux d’envisager sérieusement la possibilité de tenir compte du vote blanc dans les prochaines élections. Cela n’empêcherait pas le parti majoritaire d’être élu, mais le comptage des votes blancs serait un message très fort adressé au pouvoir, sans avoir à voter pour des extrêmes : en ne répondant pas à nos préoccupations, vous vous êtes éloignés du peuple ; ce vote est là pour vous rappeler que votre exercice du pouvoir devra tenir compte de ceux que vous avez volontairement mis de côté.
La classe politique serait peut-être incitée à s’interroger sur elle-même et sur sa responsabilité dans le devenir du pays. Ce qui est proposé actuellement ne saurait être suffisant pour nous faire sortir par le haut de la crise. Ce n’est que par un renouveau et un renforcement de l’action démocratique que nous serons à même d’agir.
En 2003, une loi à minima avait été proposée, impulsée par l’association "Blanc c’est exprimé" : il s’agissait de décompter distinctement bulletin blanc et bulletin nul sans que le bulletin blanc soit reconnu comme suffrage exprimé. Le Sénat et l’Assemblée avait refusé cette proposition de loi.
Les hommes politiques auraient-ils peur du vote blanc et de l’expression chiffrée d’un peuple qui ne se reconnaît plus dans ses dirigeants ? A l’évidence, c’est possible.

Alors que voter blanc, c’est déjà soutenir le cirque électoral et accepter de se laisser diriger par une élite ENA/Sciences Politiques qui s’auto-légitime!!! Et d'un côté comme de l'autre, leurs agences de communication ne perdent pas de vue dans leurs communiqués la devise bien connue dans le monde de la pub politique : Il ne faut pas prendre les électeurs pour des imbéciles, mais ils ne faut pas perdre de vue qu'ils le sont !. N'oubliez pas, dans Communiqué, il y a com (comme communication) et n.... comme n.....
France : Election présidentielle 2012Si vous ne voulez pas cautionner, si vous pensez que nos représentants devraient avoir un mandat impératif et révocable à tout moment, s’ils ne remplissent pas leurs objectifs, il ne reste que l’abstention... ou l'action.

Timbre à l’effigie d’Henri Queuille - Premier jour le 12 février 2012, Vente générale le 20 février 2012, Valeur faciale : 1,00 € Je vous rappelle quelques citations à méditer d'Henri Queuille (1884-1970), homme politique de la 3ème et 4ème République, plusieurs fois ministre (un timbre à son effigie vient d'être édité en février 2012, bizarre, non!!) :

  • La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent.
  • Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout.
  • et bien sûr, la fameuse reprise dans des discours par Charles Pasqua et Jacques Chirac : Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.


lire : Blanc, c'est pas nul (Descartes & Cie, 2011) de Marie Naudet et Bruno Gaccio
Que peut-on faire pour renouveler une offre politique qui semble s'être fossilisée ? Que peut-on faire pour trouver de nouveaux modèles ? Alors que dans le monde des idées, de la création artistique, de l'innovation technologique, le conformisme est mortel, pourquoi ne le serait-il pas dans le monde politique ? Comment faire pour signifier son désaccord sur le choix proposé ? Il y en a un : le vote blanc. Le vote blanc n'est pas un vote nul puisqu'il en est distinct et, contrairement au vote nul, le vote blanc est un vote "sophistiqué".
A la différence de l'abstention, il témoigne d'un intérêt pour la chose publique tout en traduisant une insatisfaction à l'égard de l'offre. En votant blanc, on marque son adhésion au système mais non au choix qui nous est proposé.
Pourtant, voter blanc est impossible. Déjà, il l'est matériellement puisqu'il faut fabriquer soi-même son bulletin pour le glisser dans l'enveloppe. Ensuite, ce vote n'est pas comptabilisé et se retrouve relégué en bout de table avec les bulletins nuls, ceux que l'on gribouille, rature, dénature... Autant rester chez soi. Mais le vote blanc "dérange" les parlementaires. Spontanément, un candidat qui sollicite les suffrages et qui sera élu sur son nom n'est pas enclin à trouver ce vote utile. Ensuite il peut considérer que cela ne correspond à aucune nécessité réelle, que les options démocratiques existantes sont assez nombreuses pour que ceux qui revendiquent la prise en considération du vote blanc ne soient que des "capricieux". Sous cet angle, le vote blanc est un luxe. Mais après deux cents ans de pratique électorale, ne sommes-nous pas dans un pays qui peut s'offrir ce luxe ?
C'est pourquoi le vote blanc est l'outil démocratique le plus adapté qui permet à l'électeur de signifier que l'offre politique ne lui convient pas. En ce sens, il est devenu indispensable de le comptabiliser, et de le distinguer des votes nuls. La Suède, souvent citée comme le pays exemplaire en matière de démocratie, pratique ce décompte depuis le milieu des années 2000.
Prendre en considération le vote blanc ne change rien au résultat de l'élection, et un candidat sera toujours élu. L'individualiser, le distinguer des votes nuls peut conduire à un enseignement très intéressant et essentiel : être un signal, le clignotant signifiant aux candidats qu'il est temps de sortir enfin du conformisme mortifère dans lequel ils se noient et nous noient. Donc être un appel à une nouvelle offre politique. Ainsi, une élection obtenue avec un taux important de vote blanc serait surtout l'indicateur de l'attente d'une nouvelle politique. Et de nouveaux candidats. Le vote blanc permettrait d'offrir à l'électeur une plus grande prise sur l'offre électorale, sur laquelle il n'a pas beaucoup d'influence et ne peut pas faire grand-chose.
Le vote blanc compté à part des votes nuls serait définitivement un encouragement à l'audace politique quand les candidats en manquent trop. Le vote blanc, c'est le vote du "coup d'avant", le vote de ceux qui, constatant qu'il y a une place, seront encouragés à se présenter le "coup d'après".
Le vote blanc, c'est permettre de renouveler l'offre politique tout en rendant visibles des électeurs qui, jusqu'ici, n'étaient qu'invisibles. Marie Naudet et Bruno Gaccio sont auteurs de Blanc, c'est pas nul (Descartes & Cie, 2011).