Le "Cricket" du débarquement de Normandie

Historique du "Cricket"

C'est après le parachutage au-dessus de la Sicile en 1943 que le commandant Taylor, futur général commandant la 101ème division aéroportée américaine, réalisa l'importance de la communication au sein des unités parachutées en territoire ennemi. En effet, disséminés à de multiples endroits, des parachutistes isolés ont eu bien du mal à retrouver leurs camarades sans risquer de s'exposer aux tirs adverses.
Les Américains réutilisèrent le principe d'un jouet très répandu à l'époque et qui consistait en une lame ressort d'acier émettant un claquement une fois pressé. En effet, l'entreprise anglaise THE ACME a reçu la commande de plusieurs milliers de petits crickets en laiton de forme parallélépipédique, certains furent réalisés en laiton chromé.
Seule la 101ème Airborne Division a été pourvu de crickets, et uniquement les parachutistes de la division l'ont reçu en dotation quelques jours avant le 6 juin 1944. En plus de ce moyen de reconnaissance, un code vocal a été mis au point (valable les 24 heures suivant le déclenchement des opérations) : "Flash" (éclair), mot auquel il fallait répondre "Thunder" (tonnerre). Le deuxième jour, le code devenait : "Hustle"-"Along". D'autres moyens d'identification existaient : la fumée (colorée ou non), des panneaux, la lumière ou encore des drapeaux.
Les parachutistes étaient libres d'accrocher leur cricket où ils le souhaitaient. Certains l'ont gardé dans les poches de leurs vestes ou de leurs pantalons, d'autres l'ont accroché autour du cou ou encore à leur casque.
De nos jours, de nombreuses reproductions ont été produites et il n'est pas rare d'entendre les fameux "clic-clac" lors des cérémonies commémoratives en Normandie.
criquet Mauduit-Biard

Exemple :

http://www.mauduit-biard.com/fr/acc...
La vraie histoire de ce Cricket : complément d'enquête
Tout commence quelques jours avant le parachutage du 6 juin. Le Brigadier Général Maxwell D. Taylor commandant la 101st Airborne Division est inquiet de la grande dispersion de ses hommes dans le Cotentin. Le paysage est fait de prairie parsemé de haies. Pour lui, il est indispensable que ses hommes puissent se « reconnaitre » sans attirer l’attention de l’ennemi !
De plus, le dernier entrainement aux quels participèrent les hommes de la 101st, l’opération Eagle et la très grande dispersion de ces hommes prouvèrent au Général Taylor, qu’il lui fallait un moyen d’identification. Il décida, avec les membres de son QG, d’incorporer le jouet dans l’équipement du para.
Il lui en fallait plus ou moins 7500 pour équiper l’ensemble de sa division.
Ce petit objet est en laiton ou en fer et est muni d’une lame ressort. Cet objet, se plaçant entre le pouce et l’index clic quant on effectue une pression sur la lame et re-clic quant on la relâche.
Cet objet fut fabriqué par la firme « The Acme » fondé fin des années 1890 par un certain Joseph Hudson habitant en Angleterre. Le cricket fut inventé en 1926, au départ pour les chefs d’orchestres.
Il est faut de penser que toute les unités de parachutiste possédait le cricket. Seul la 101st en était doté. D’abord parce qu’il est impossible pour une firme de produire autant de cricket en si peu de temps. Deuxièmement, le Général Gavin, commandant la 82nd ne voulait pas s’encombrer de gadget inutile. De plus comme le dit le Général Gavin « on peut difficilement marcher toute la nuit, un cricket à la main, mais vous aviez toujours votre voix ». D’autres officiers de la 82nd trouvait que ce système était fait pour les amateurs, leurs troupes, n’en n’ont pas besoin. Il faut se rappeler que la 82nd avait déjà sauté en Sicile et en Italie. Enfin, tous les crickets retrouvés en Normandie sur des fouilles de crashs d’appareils proviennent de C-47 transportant des Paras de la 101st !
Donc contrairement à ce que nous raconte le filme de Zanuck. La 82nd ne fut jamais doté de cet objet

Fiche technique du "Cricket"
  • Pays utilisateur : Etats-Unis d'Amérique
  • Unité pourvue : 101ème Airborne Division
  • Hauteur : 15 mm, Longueur : 48 mm, Largeur : 25 mm
  • Utilisation : une pression sur une lamelle métallique émettant un "clic-clac" pour demander l'identification ; la réponse devait consister en une double pression sur la lamelle métallique soit deux "clic-clac".
Bibliographie :

Le Légendaire Cricket du Jour-J de Michel de Trez