La leishmaniose canine est plus particulièrement présente dans les pays du Sud et dans tous les pays du bassin méditerranéen. En France les régions les plus touchées sont la région PACA et le Languedoc Roussillon. D'autres cas mais plus rares ont été recensés dans d'autres régions. Le nombre de chiens pouvant être atteint dans ces régions se situe entre 30 et 80% de la population canine. Tout animal y ayant séjourné est susceptible d'être atteint.
phlebotome
La maladie se manifeste de plusieurs façons et seul la simultanéité ou l'apparition successive de certains symptômes peuvent faire penser à la leishmaniose :
1. Le premier signe est la chute importante de poils, et plus particulièrement les poils des contours des yeux et du museau.
2. Ensuite l'animal maigrit bien que son appétit reste le même.
3. Des croûtes apparaissent également sur la tête mais aussi sur les parties du corps en contact avec le sol, comme le ventre lorsque que celui-ci est couché.
4. Plus tard dans la maladie le chien peut être atteint de saignements des yeux et du nez.
5. Les ongles peuvent poussés plus rapidement et s'emmêlent les uns aux autres dans certains cas.

La leishmaniose méditerranéenne est une protozoose infectieuse, commune à l'Homme et aux canidés (et parfois le chat), due à l'action pathogène et à la multiplication d'un flagellé, Leishmania infantum , transmis par la piqûre de phlébotomes. Le traitement doit intégrer les éléments suivants :
- le chien constitue le réservoir de parasites, à la base des foyers endémiques entretenus par les vecteurs, et de la contamination humaine ;
- la thérapeutique à elle seule n'est pas suffisante à l'obtention d'une guérison définitive et d'une stérilisation parasitaire : la restauration d'un état clinique satisfaisant n'épargne pas l'animal des risques de rechutes ;
- le suivi de l'animal selon des critères cliniques, biologiques, parasitologiques et/ou sérologiques est obligatoire et doit être régulier ;
- la dualité Th1 (état de "résistance") vs Th2 (état de "sensibilité") semble extrapolable au chien (arguments indirects, cliniques et immunologiques) ;
- le phénomène de chimiorésistance des leishmanies est à prendre en considération dans la mesure où il s'agit d'une zoonose et où certaines molécules sont utilisées chez l'homme et chez l'animal ;
- ces considérations ajoutées à l'existence d'une transmission directe peuvent, dans certains cas, amener le praticien à conseiller l'euthanasie de l'animal.

Réalisation d'un bilan biologique
Trois phénomènes essentiels caractérisent la maladie :
- l'invasion du SPM par le parasite, en particulier la moelle osseuse ;
- la formation de complexes immuns à l'origine d'une glomérulonéphrite systématique ;
- le fonctionnement du système immunitaire qui peut, dans certains cas, contrôler et/ou détruire le parasite.

Ces phénomènes sont en partie explorables par les analyses suivantes :
- numération formule sanguine : appréciation de l'anémie et de son caractère éventuellement régénératif, de la leucopénie et de la thrombopénie ;
- électrophorèse des protéines et estimation du rapport albumines / globulines ;
- myélogramme ;
- urémie, créatininémie, densité urinaire, protéinurie ;
- sérologie spécifique à aspect semi-quantitatif.

D'après Pr. G. BOURDOISEAU, DMV, Dr. Univ. Lyon1, Agrégé ENV
Unité de parasitologie - Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon


Voir également le document suivant, établi par la Société Francophone de Cynotechnie : http://sfcyno.com/reunion-confe-con...