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mardi, août 7 2012

Végétariens : et s’ils avaient raison ?

Dossier Terraeco.net http://www.terraeco.net/Vegetariens...

Ne plus faire souffrir les animaux, refuser leurs conditions d’élevage, réduire son impact écologique sur la planète. Les raisons qui poussent un nombre croissant de Français à se détourner de la viande ne manquent pas. Et la minorité, souvent moquée, devient tendance. La bidoche cessera-t-elle bientôt d’être un horizon indépassable pour notre assiette ?


Une vague végétarienne déferle-t-elle sur la France ? Pas si vite. On est encore très loin d’un raz-de-marée tofu-graines germées. Les chiffres en la matière sont rares. L’Union végétarienne européenne avance qu’au pays du bœuf bourguignon le nombre de végétariens tourne autour de 2 % de la population. Ils seraient 3 %, selon notre sondage (lire ici). Ce qui place la France en queue de cortège européen. Ils sont en effet 6 % au Royaume-Uni, 9 % en Suisse et en Allemagne. Pas de quoi craindre l’extinction des boucheries. Pourtant, le végétarisme marque des points dans l’Hexagone ces temps-ci. Des indices ? On vous les donne pêle-mêle. Le nombre d’adhérents à l’Association végétarienne de France a doublé en trois ans.

Un joli logo « Convient aux végétariens » a fait son apparition sur une sélection de produits surgelés de la chaîne de supermarchés Picard. Dans la capitale, il n’y a pas si longtemps, les rares restos sans chair animale dans l’assiette faisaient fuir les gourmets avec leurs jus de carotte fadasses et leur triste riz complet macrobiotique. Mais depuis peu fleurissent des adresses bien plus attirantes. « Un vent de glamour, venu des pays anglo-saxons, souffle sur la planète veggie parisienne », écrit même Alcyone Wemaëre, auteure d’un indispensable guide Paris végétarien (Parigramme, 2012).

Glamour, les végétariens frenchy ? Pas tant que ça. Chez nous, pas de Natalie Portman, l’actrice oscarisée, ou de Paul et Stella McCartney, l’ex-Beatle et sa fille styliste, pour faire l’apologie de la vie sans viande. Non, ce que nous avons – depuis peu –, ce sont des intellos qui font leur coming out végétarien, avec des arguments philosophiques.

Le coming out des gens de lettres

Marcela Iacub, juriste, essayiste et chroniqueuse dans Libération est connue pour bousculer les idées reçues, sur la sexualité notamment. Mais l’an dernier, dans son ouvrage Confessions d’une mangeuse de viande (Fayard), c’est en végétarienne subitement convertie qu’elle surprend. Cette Argentine élevée comme il se doit à la parrilla, le barbecue local, à qui les bouchers parisiens faisaient de l’œil tant sa passion pour leur art était grande, a subi un choc profond en lisant un texte de Plutarque, Manger la chair.

Le grand patron de l’hebdomadaire Le Point, Franz-Olivier Giesbert, connaît lui aussi ce texte de Plutarque. Mais son dégoût pour les animaux morts lui vient, à l’origine, de son amour pour saint François d’Assise. Il consacre à son statut de végétarien quelques chapitres de son dernier essai, paru au début de l’année, Dieu, ma mère et moi (Gallimard). Alors, non, c’est vrai, tout ça ne forme pas un raz-de-marée végétarien… Mais on peut, sans trop exagérer, parler d’une nette tendance. La meilleure preuve ? Elle nous vient de l’industrie de la viande elle-même. René Laporte et Pascal Mainsant ont tous les deux fait leur carrière dans le secteur, sont membres de l’Académie de la viande – un organisme chargé d’en faire la promotion – et viennent de signer La viande voit rouge, chez Fayard. Ce qu’ils appellent le « front antiviande » – cette « sorte de galaxie de la cause “ animalitaire ” et environnementale » – fait, selon eux, beaucoup de bruit. Et ça les énerve.

Prise de conscience

Why not, you eat other animals don't you? Les deux auteurs essayent, avec plus ou moins de bonne foi, de démonter les arguments « anti-viande ». Pour eux, tout va bien, on peut continuer comme si de rien n’était. Il n’y a pas de souffrance dans les abattoirs. On peut nourrir la planète, avec 9 milliards d’humains en 2050, en consommant toujours autant de viande. La FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui rend l’élevage responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre ? Elle exagère, tout simplement.

Il faut dire que les charges médiatiques contre l’industrie de la viande se sont multipliées ces derniers temps. Il y a eu l’enquête Bidoche de Fabrice Nicolino en 2009 (aujourd’hui en poche, chez Babel) décrivant un « système échappant à tout contrôle social et moral ». En 2010, c’est le Faut-il manger les animaux ? (L’Olivier) de Jonathan Safran Foer qui a frappé les esprits. Au terme d’une longue et passionnante plongée dans l’élevage industriel et traditionnel, l’écrivain américain conclut que « la viande éthique est une promesse, non une réalité » et prend la décision de devenir végétarien. En 2011, on a pu lire encore dans Le livre noir de l’agriculture, d’Isabelle Saporta (Fayard), l’abominable calvaire subi par les cochons avant de devenir lardons. La télé aussi s’y met et à des heures de grande écoute. Arte passait une soirée entière en mars dernier à nous demander « Faut-il manger de la viande ? » Et un mois plus tôt, Envoyé spécial, sur France 2, diffusait un reportage baptisé « La viande dans tous ses états » qu’il était déconseillé de montrer aux moins de 10 ans. Et pour cause : on y voyait des scènes de souffrance animale insoutenables. On y apprenait aussi que 30 des 275 abattoirs français présentent des défauts importants, voire graves, et devraient être fermés, selon l’Union européenne !

Émotions et barquettes en plastique

Impossible de se confronter à ces réalités, puis de mettre un bifteck dans son assiette sans malaise. Impossible, si l’on commence à regarder son jambon en face de ne pas s’interroger sur la crise écologique et sur notre rapport aux animaux. 75 % des personnes que nous avons sondées affirment être végétariennes pour ne pas les faire souffrir. C’est la principale motivation. Pas étonnant. Car, dit en substance la philosophe Florence Burgat, auteure d’Une autre existence : la condition animale (Albin Michel, 2012), notre époque vit un paradoxe violent.

D’un côté, on prend conscience que les animaux ont des émotions aussi complexes que les nôtres. De l’autre, les milliards de bêtes que nous tuons chaque année nous apparaissent sous forme de simples produits, dans des barquettes en plastique ! Alors les végétariens ne sont pas encore légion, certes. Mais leur mode de vie nous met face à nos contradictions. Les questions qu’ils soulèvent se glissent de plus en plus dans le débat sur notre alimentation. Et si on commençait à y réfléchir sérieusement ? A table !

Abonnement Terra eco (papier + web) : http://www.terraeco.net/spip.php?pa...


Un blog sympa sur le même sujet... mais en plus, il est en BD ... et j'aime! :-)
http://insolente0veggie.over-blog.c...
blog-BD-vegetalienne

lundi, juillet 23 2012

Rappel : "Le prix de la liberté est la vigilance éternelle" - citation de Thomas Jefferson

Un livre pour l’Été

Dennis Meadows :

L’humanité obéit à une loi fondamentale : si les gens doivent choisir entre l’ordre et la liberté, ils choisissent l’ordre. C’est un fait qui n’arrête pas de se répéter dans l’histoire. L’ Europe entre dans une période de désordre qui va mécontenter certaines personnes. Et vous allez avoir des gens qui vont vous dire : « Je peux garantir l’ordre, si vous me donnez le pouvoir. » L’extrémisme est une solution de court terme aux problèmes. Un des grands présidents des États-Unis (NB : Thomas Jefferson http://en.wikiquote.org/wiki/Thomas...) a dit : « Le prix de la liberté est la vigilance éternelle. » Si on ne fait pas attention, si on prend la liberté pour acquise, on la perd.
Couverture du livre : Les limites de la croissance (dans un monde fini), Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, ed. Rue de l’échiquier, 425 pages, 25 euros.
N'oubliez pas de lire son livre enfin traduit en français :
Les limites de la croissance (dans un monde fini), Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, ed. Rue de l’échiquier, 425 pages, 25 euros.

Interview Terra Eco

La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ? Il y a quarante ans déjà, Dennis Meadows et ses acolytes répondaient par la négative. Aujourd'hui, le chercheur lit dans la crise les premiers signes d'un effondrement du système.
En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants.

En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient – enfin – d’être publiée aux éditions Rue de l’échiquier. En visite à Paris pour présenter l’ouvrage, Dennis Meadows, l’un des auteurs principaux, revient sur la pertinence de projections vieilles de quarante ans et commente la crise de la zone euro, la raréfaction des ressources et le changement climatique, premiers symptômes, selon lui, d’un effondrement du système.

Terra eco : Vous avez écrit votre premier livre en 1972. Aujourd’hui la troisième édition – parue en 2004 – vient d’être traduite en français. Pourquoi, selon vous, votre livre est encore d’actualité ? Dennis Meadows :

A l’époque, on disait qu’on avait encore devant nous quarante ans de croissance globale. C’est ce que montrait notre scénario. Nous disions aussi que si nous ne changions rien, le système allait s’effondrer. Pourtant, dans les années 1970, la plupart des gens estimait que la croissance ne s’arrêterait jamais.

C’est aujourd’hui que nous entrons dans cette période d’arrêt de la croissance. Tous les signes le montrent. Le changement climatique, la dislocation de la zone euro, la pénurie d’essence, les problèmes alimentaires sont les symptômes d’un système qui s’arrête. C’est crucial de comprendre qu’il ne s’agit pas de problèmes mais bien de symptômes. Si vous avez un cancer, vous pouvez avoir mal à la tête ou de la fièvre mais vous ne vous imaginez pas que si vous prenez de l’aspirine pour éliminer la fièvre, le cancer disparaîtra. Les gens traitent ces questions comme s’il s’agissait de problèmes qu’il suffit de résoudre pour que tout aille bien. Mais en réalité, si vous résolvez le problème à un endroit, la pression va se déplacer ailleurs. Et le changement ne passera pas par la technologie mais par des modifications sociales et culturelles.

Comment amorcer ce changement ?

Il faut changer notre manière de mesurer les valeurs. Il faut par exemple distinguer la croissance physique et de la croissance non physique, c’est-à-dire la croissance quantitative et la croissance qualitative. Quand vous avez un enfant, vous vous réjouissez, au départ, qu’il grandisse et se développe physiquement. Mais si à l’âge de 18 ou 20 ans il continuait à grandir, vous vous inquiéteriez et vous le cacheriez. Quand sa croissance physique est terminée, vous voulez en fait de la croissance qualitative. Vous voulez qu’il se développe intellectuellement, culturellement.

Malheureusement, les hommes politiques n’agissent pas comme s’ils comprenaient la différence entre croissance quantitative et qualitative, celle qui passerait par l’amélioration du système éducatif, la création de meilleurs médias, de clubs pour que les gens se rencontrent… Ils poussent automatiquement le bouton de la croissance quantitative. C’est pourtant un mythe de croire que celle-ci va résoudre le problème de la zone euro, de la pauvreté, de l’environnement… La croissance physique ne fait aucune de ces choses-là.

Pourquoi les hommes politiques s’entêtent-ils dans cette voie ?

Vous buvez du café ? Et pourtant vous savez que ce n’est pas bon pour vous. Mais vous persistez parce que vous avez une addiction au café. Les politiques sont accros à la croissance. L’addiction, c’est faire quelque chose de dommageable mais qui fait apparaître les choses sous un jour meilleur à courte échéance. La croissance, les pesticides, les énergies fossiles, l’énergie bon marché, nous sommes accros à tout cela. Pourtant, nous savons que c’est mauvais, et la plupart des hommes politiques aussi.

Ils continuent néanmoins à dire que la croissance va résoudre la crise. Vous pensez qu’ils ne croient pas en ce qu’ils disent ?

Prenons l’exemple des actions en Bourse. Auparavant, on achetait des parts dans une compagnie parce qu’on pensait que c’était une bonne entreprise, qu’elle allait grandir et faire du profit. Maintenant, on le fait parce qu’on pense que d’autres personnes vont le penser et qu’on pourra revendre plus tard ces actions et faire une plus-value. Je pense que les politiciens sont un peu comme ça. Ils ne pensent pas vraiment que cette chose appelée croissance va résoudre le problème mais ils croient que le reste des gens le pensent. Les Japonais ont un dicton qui dit : « Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou. » Si vous allez voir un chirurgien avec un problème, il va vous répondre « chirurgie », un psychiatre « psychanalyse », un économiste « croissance ». Ce sont les seuls outils dont ils disposent. Les gens veulent être utiles, ils ont un outil, ils imaginent donc que leur outil est utile.

Pensez-vous que pour changer ce genre de comportements, utiliser de nouveaux indicateurs de développement est une bonne manière de procéder ?

Oui, ça pourrait être utile. Mais est-ce ça qui résoudra le problème ? Non.

Mais qu’est-ce qui résoudra le problème alors ?

Rien. La plupart des problèmes, nous ne les résolvons pas. Nous n’avons pas résolu le problème des guerres, nous n’avons pas résolu le problème de la démographie. En revanche, le problème se résoudra de lui-même parce que vous ne pouvez pas avoir une croissance physique infinie sur une planète finie. Donc la croissance va s’arrêter. Les crises et les catastrophes sont des moyens pour la nature de stopper la croissance. Nous aurions pu l’arrêter avant, nous ne l’avons pas fait donc la nature va s’en charger. Le changement climatique est un bon moyen de stopper la croissance. La rareté des ressources est un autre bon moyen. La pénurie de nourriture aussi. Quand je dis « bon », je ne veux pas dire bon éthiquement ou moralement mais efficace. Ça marchera.

Mais y-a-t-il une place pour l’action ? La nature va-t-elle corriger les choses de toute façon ?

En 1972, nous étions en dessous de la capacité maximum de la Terre à supporter nos activités, à 85% environ. Aujourd’hui, nous sommes à 150%. Quand vous êtes en dessous du seuil critique, c’est une chose de stopper les choses. Quand vous êtes au-delà, c’en est une autre de revenir en arrière. Donc oui, la nature va corriger les choses. Malgré tout, à chaque moment, vous pouvez rendre les choses meilleures qu’elles n’auraient été autrement. Nous n’avons plus la possibilité d’éviter le changement climatique mais nous pouvons l’atténuer en agissant maintenant. En réduisant les émissions de CO2, l’utilisation d’énergie fossile dans le secteur agricole, en créant des voitures plus efficientes… Ces choses ne résoudront pas le problème mais il y a de gros et de petits effondrements. Je préfère les petits.

Vous parlez souvent de « résilience ». De quoi s’agit-il exactement ?

La résilience est un moyen de construire le système pour que, lorsque les chocs arrivent, vous puissiez continuer à fonctionner, vous ne vous effondriez pas complètement. J’ai déjà pensé à six manières d’améliorer la résilience. La première est de construire « des tampons ». Par exemple, vous faites un stock de nourriture dans votre cave : du riz, du lait en poudre, des bocaux de beurre de cacahuète… En cas de pénurie de nourriture, vous pouvez tenir plusieurs semaines. A l’échelle d’un pays, c’est par exemple l’Autriche qui construit de plus gros réservoirs au cas où la Russie fermerait l’approvisionnement en gaz. Deuxième chose : l’efficacité. Vous obtenez plus avec moins d’énergie, c’est ce qui se passe avec une voiture hybride par exemple… ou bien vous choisissez de discuter dans un café avec des amis plutôt que de faire une balade en voiture. En terme de quantité de bonheur par gallon d’essence dépensé, c’est plus efficace. Troisième chose : ériger des barrières pour protéger des chocs. Ce sont les digues à Fukushima par exemple. Quatrième outil : le « réseautage » qui vous rend moins dépendant des marchés. Au lieu d’employer une baby-sitter, vous demandez à votre voisin de garder vos enfants et en échange vous vous occupez de sa plomberie. Il y a aussi la surveillance qui permet d’avoir une meilleure information sur ce qu’il se passe. Enfin, la redondance qui consiste à élaborer deux systèmes pour remplir la même fonction, pour être prêt le jour où l’un des deux systèmes aura une faille. Ces six méthodes accroissent la résilience. Mais la résilience coûte de l’argent et ne donne pas de résultats immédiats. C’est pour cela que nous ne le faisons pas. Si l’on en croit un schéma de votre livre, nous sommes presque arrivés au point d’effondrement. Et nous entrons aujourd’hui, selon vous, dans une période très périlleuse… Je pense que nous allons voir plus de changement dans les vingt ans à venir que dans les cent dernières années. Il y aura des changements sociaux, économiques et politiques. Soyons clairs, la démocratie en Europe est menacée. Le chaos de la zone euro a le potentiel de mettre au pouvoir des régimes autoritaires.

Pourquoi ?

L’humanité obéit à une loi fondamentale : si les gens doivent choisir entre l’ordre et la liberté, ils choisissent l’ordre. C’est un fait qui n’arrête pas de se répéter dans l’histoire. L' Europe entre dans une période de désordre qui va mécontenter certaines personnes. Et vous allez avoir des gens qui vont vous dire : « Je peux garantir l’ordre, si vous me donnez le pouvoir. » L’extrémisme est une solution de court terme aux problèmes. Un des grands présidents des États-Unis a dit : « Le prix de la liberté est la vigilance éternelle. » Si on ne fait pas attention, si on prend la liberté pour acquise, on la perd.

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mercredi, mai 30 2012

La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ?

« Nous n’avons pas mis fin à la croissance, la nature va s’en charger »

La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ? Il y a quarante ans déjà, Dennis Meadows et ses acolytes répondaient par la négative. Aujourd'hui, le chercheur lit dans la crise les premiers signes d'un effondrement du système.

Couverture du livre : Les limites de la croissance (dans un monde fini), Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, ed. Rue de l’échiquier, 425 pages, 25 euros. En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants.
En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient – enfin – d’être publiée aux éditions Rue de l’échiquier. En visite à Paris pour présenter l’ouvrage, Dennis Meadows, l’un des auteurs principaux, revient sur la pertinence de projections vieilles de quarante ans et commente la crise de la zone euro, la raréfaction des ressources et le changement climatique, premiers symptômes, selon lui, d’un effondrement du système.

  • Lire : Les limites de la croissance (dans un monde fini), Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, ed. Rue de l’échiquier, 425 pages, 25 euros.
  • Voir l'interview réalisé par "Terra eco" : http://www.terraeco.net/Nous-n-avon...

vendredi, mai 4 2012

Le Vote sur Internet en Estonie

Estonie Grâce à une politique volontariste de l'État, engagée depuis 1995, l'Estonie (1,4 million d'habitants) est aujourd'hui l'un des pays les plus avancés en matière d'e-administration.
Quand on parle des pays les plus avancés en matière de technologie et d’Internet, divers pays reviennent régulièrement. Le Japon et la Corée du Sud sont ainsi maintes fois cités, tout comme les pays d’Europe du Nord, ou même la France sur certains points (tarifs, VoIP et IPV6 notamment). Mais un pays, à la renommée bien moins connue, a pourtant beaucoup à nous apprendre : l’Estonie.
Coincé entre la Russie, la Finlande et la Lettonie, ce petit pays du nord-est de l’Europe compte à peine 1,3 million d’habitants, pour un PIB par habitant deux fois inférieur à celui de la France. Le pays, après voir pris son indépendance en 1991 suite à l’éclatement de l’URSS, a très rapidement entamé une politique tournée vers les technologies, au point de bouleverser aujourd’hui sa vie politique.
Encore loin d’être totalement démocratisées au début des années 1990, les lignes téléphoniques ont donc été généralisées très rapidement à toute la population. Ensuite, Internet a été développé à son tour. Son taux de pénétration au sein de la population est ainsi supérieur à 80 %, ce qui en fait l’un des pays les plus connectés au monde.
Afin de montrer l’importance d’Internet en Estonie, il est bon de rappeler que le parlement estonien a inscrit il y a une dizaine d’années le réseau des réseaux parmi les droits de l’Homme. Fort de ce « droit » et de la démocratisation d’Internet au sein de la population, la politique du pays s’est donc concentrée à développer bien des services.

Les services
  • Le vote en ligne : l’Estonie est bien connue dans le monde entier pour permettre à ses citoyens de voter directement en ligne, ou même par téléphone depuis peu. Les premières élections utilisant ce moyen ont été celles de 2005.

Peu utilisé cette année-là (1,9 % des votants), le vote en ligne a pris du poids avec les années. Ainsi, lors des élections parlementaires de 2011, près d’un quart des votants (24,3 %) sont passés par la toile pour réaliser leur geste citoyen, soit près de 10 points de plus que lors des élections européennes de 2009. À ce rythme, plus de la moitié des Estoniens voteront certainement en ligne avant 2020.

  • La politique en ligne : cette dernière ne se contente pas du vote en Estonie. Il existe par exemple « l’e-Cabinet », un outil permettant aux ministres de mieux préparer leurs réunions et ainsi de gagner du temps. Les ministres ont ainsi accès avant les réunions hebdomadaires à tous les sujets qui seront abordés. Et ils peuvent par avance signaler s’ils ont des objections ou non sur chacun des sujets.

Selon le site officiel {http://www.e-estionia.com], les réunions des ministres durent grâce à ce système entre 30 et 90 minutes, contre 4 à 5 heures auparavant. Cela permet de surcroît d’économiser une énorme quantité de papiers (40 kg par réunion), de réduire certains coûts et de participer à distance pour les ministres ne pouvant se rendre aux réunions. (en savoir plus avec le lien http://www.rslnmag.fr/post/2011/5/2... )

  • Les services en ligne : au-delà de l’administration en ligne, l’Estonie s’est souvent illustrée par son avant-gardisme.
    • Dès 1996, une banque en ligne a ainsi vu le jour. Dès l’an 2000, payer ses impôts sur Internet a pu être possible, que ce soit pour un particulier ou une entreprise. Résultat, 94 % des Estoniens n’utilisent plus de papier pour déclarer leurs impôts aujourd’hui.
    • En 2002, l’Estonie a lancé l’e-school, un système permettant aux professeurs de mettre en ligne de façon sécurisée diverses informations, dont les notes, les devoirs ou encore la présence des élèves, sachant que les parents comme les enfants peuvent bien sûr y accéder. Les parents peuvent de plus mieux communiquer avec les professeurs.
    • Sur le portail gouvernemental X-Road, plusieurs e-services sont accessibles à partir des 65 bases de données interconnectées (cadastre, etc..) http://www.ria.ee/27309. Le portail X-road a été utilisé 240,000,000 fois en 2011. De même que le programme E-citizen qui relie les citoyens à leur administration.http://www.riso.ee/en/information-p...
    • En 2008, le pays a aussi introduit « l’Electronic Health Record » afin de permettre aux médecins d’accéder en quelques clics aux principales informations sur leurs patients. Les informations « critiques » ne sont par contre disponibles que via une « ID card », carte lancée en 2002 qui permet bien d’autres choses par ailleurs (voir point ci-dessous).
    • Dans la même veine, en 2010, a été lancé « l’e-Prescription », dont le nom est assez explicite puisqu’il permet de centraliser les prescriptions, et donc supprimer le papier, mais aussi de faciliter les relations entre médecins, pharmacies et hôpitaux. Il est même possible de contacter son médecin via email voire par Skype pour des « visites » (virtuelles donc ici) de routines. L’ID Card est là encore nécessaire pour le citoyen.
    • L’ID Card : 90 % de la population, soit plus d’1,1 million d’Estoniens, possèdent cette carte d’identité électronique multifonctionnelle. Lancée il y a déjà 10 ans, cette carte sert bien sûr de carte d’identité classique, afin de voyager notamment, mais elle a aussi bien d’autres usages.

Par exemple, elle sert de preuve lors d’un accès à une banque en ligne, elle peut être utilisée comme un « pass » afin de prendre certains transports, elle est bien sûr indispensable pour le vote en ligne, le programme de santé, l’accès aux impôts sur internet, etc. En somme, la carte sert de signature électronique personnelle, ce qui permet d’exploiter bon nombre de services.
Notez que depuis 2007, il est possible d’intégrer une puce dans son téléphone afin que ce dernier serve aussi d’ID Card. Cela permet donc d’utiliser son téléphone pour toutes les actions citées ci-dessus (dont le vote, en passant par un ordinateur bien sûr), sans avoir besoin de porter sur soi sa véritable carte d’identité. Ce service est toutefois payant (0,75 € par mois) et est donc assez peu utilisé en Estonie.

Estonie : l'ID Card (Source : http://e-estionia.com)

La question de la sécurité

Ce portrait idyllique est bien sûr à nuancer. Cette hyper-connectivité n’est pas sans poser deux questions fondamentales : quid de la sécurité et de la vie privée des citoyens ? Concernant le premier point, l’Estonie a qui plus est déjà fait l’objet d’attaques de nations étrangères, notamment en 2007. Son voisin russe est régulièrement pointé du doigt, du fait de la position pro-européenne et anti-russe de l’Estonie. La question mérite donc d’être posée.
Dès lors qu’une partie non négligeable de la population utilise la toile pour payer ses impôts, voter, gérer ses comptes bancaires et avoir des relations avec son médecin, etc. la question du blocage d’internet comme du piratage des données ne peut être évitée.
L’Estonie, en toute logique, fait tout pour rassurer ses citoyens. Si une cyber-attaque s’en prend à leurs comptes bancaires, un remboursement est possible par exemple. Et bien sûr, tout est fait pour sécuriser les serveurs afin d’éviter des attaques DDOS, même si ce type d’attaque n’est jamais évident à contrer.
Ajoutons que le vote en ligne soulève aussi des questions sur la fiabilité du système et une possible manipulation de la démocratie par le gouvernement en place. Mais a priori, cela ne dérange pas de nombreux Estoniens.
Au final, les dangers (réels) qui peuvent toucher l’Estonie sont minimisés par la faible importance du pays au niveau international, son obligation de renforcer ses défenses numériques et le choix donné aux citoyens d’utiliser des moyens classiques, c’est-à-dire hors ligne. Les autres pays, notamment plus peuplés et à l’aura internationale plus ancrée, doivent y réfléchir.

d'après un document de Nil Sanyas

Note :
Juridique : la justice pourrait bientôt envoyer des assignations via Facebook et Twitter
Le Parlement estonien s’apprête à débattre d’un projet de loi destiné à faciliter le cours de la justice en permettant d’envoyer des assignations par courriel, Facebook ou Twitter.
L’Estonie sera peut-être bientôt le premier pays à recourir aux réseaux sociaux pour moderniser le fonctionnement de son appareil judiciaire. Le gouvernement a déposé auprès du Parlement un projet de loi autorisant la justice à adresser des assignations par courrier électronique, Facebook et Twitter.
Pour qu’une assignation soit effectivement considérée comme délivrée, il faudra que le destinataire ait cliqué sur le lien contenu dans le message qu’il reçoit. « Une des principales raisons de la lenteur des procédures judiciaires en Estonie est la livraison très lente de documents aux personnes concernées. Avec les nouvelles mesures, que nous comptons lancer en janvier 2013, nous voulons étendre les moyens électroniques à la disposition des tribunaux, pour livrer ces documents », a déclaré Priit Talv, porte-parole du ministère de la Justice cité par l'AFP (20 mars 2012).


Références :

lundi, avril 30 2012

En marge du 1er mai, une réflexion sur le Vote à la française

En marge du 1er mai, une réflexion sur le Vote prochain du 6 mai 2012.
Voter est un devoir, qui est partie prenante de la bonne santé de la démocratie (!?)
On nous parle de vrai travail (Il y a un faux travail!?), de vote utile (Y aurait-il un vote inutile?), de vote sanction (doux euphémisme pour appeler à voter pour le moins pire!).. Nous pouvons faire autrement ! C'est à dire un vote blanc, un vote nul ou...l'abstention!
Il faut savoir que le vote blanc est assimilé au vote nul qui lui, résulte d’une « erreur de manipulation » (deux bulletins dans l’urne, message personnel…).Vote blanc et vote nul sont donc déterminés de la même manière. Ainsi, le vote blanc n’est pas pris en compte comme suffrage exprimé.

voir article L66 du code électoral

Vous pouvez donc, si vous le désirez, imprimer ce bulletin (1/4 de page A4) et le glisser dans l'urne. Que ce soit un vote blanc ou nul, cela ne change rien dans les statistiques!
Mais au moins, cela peut vous faire plaisir!

France : Pumi Président day 2012
C’est pourquoi il serait judicieux d’envisager sérieusement la possibilité de tenir compte du vote blanc dans les prochaines élections. Cela n’empêcherait pas le parti majoritaire d’être élu, mais le comptage des votes blancs serait un message très fort adressé au pouvoir, sans avoir à voter pour des extrêmes : en ne répondant pas à nos préoccupations, vous vous êtes éloignés du peuple ; ce vote est là pour vous rappeler que votre exercice du pouvoir devra tenir compte de ceux que vous avez volontairement mis de côté.
La classe politique serait peut-être incitée à s’interroger sur elle-même et sur sa responsabilité dans le devenir du pays. Ce qui est proposé actuellement ne saurait être suffisant pour nous faire sortir par le haut de la crise. Ce n’est que par un renouveau et un renforcement de l’action démocratique que nous serons à même d’agir.
En 2003, une loi à minima avait été proposée, impulsée par l’association "Blanc c’est exprimé" : il s’agissait de décompter distinctement bulletin blanc et bulletin nul sans que le bulletin blanc soit reconnu comme suffrage exprimé. Le Sénat et l’Assemblée avait refusé cette proposition de loi.
Les hommes politiques auraient-ils peur du vote blanc et de l’expression chiffrée d’un peuple qui ne se reconnaît plus dans ses dirigeants ? A l’évidence, c’est possible.

Alors que voter blanc, c’est déjà soutenir le cirque électoral et accepter de se laisser diriger par une élite ENA/Sciences Politiques qui s’auto-légitime!!! Et d'un côté comme de l'autre, leurs agences de communication ne perdent pas de vue dans leurs communiqués la devise bien connue dans le monde de la pub politique : Il ne faut pas prendre les électeurs pour des imbéciles, mais ils ne faut pas perdre de vue qu'ils le sont !. N'oubliez pas, dans Communiqué, il y a com (comme communication) et n.... comme n.....
France : Election présidentielle 2012Si vous ne voulez pas cautionner, si vous pensez que nos représentants devraient avoir un mandat impératif et révocable à tout moment, s’ils ne remplissent pas leurs objectifs, il ne reste que l’abstention... ou l'action.

Timbre à l’effigie d’Henri Queuille - Premier jour le 12 février 2012, Vente générale le 20 février 2012, Valeur faciale : 1,00 € Je vous rappelle quelques citations à méditer d'Henri Queuille (1884-1970), homme politique de la 3ème et 4ème République, plusieurs fois ministre (un timbre à son effigie vient d'être édité en février 2012, bizarre, non!!) :

  • La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent.
  • Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout.
  • et bien sûr, la fameuse reprise dans des discours par Charles Pasqua et Jacques Chirac : Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.


lire : Blanc, c'est pas nul (Descartes & Cie, 2011) de Marie Naudet et Bruno Gaccio
Que peut-on faire pour renouveler une offre politique qui semble s'être fossilisée ? Que peut-on faire pour trouver de nouveaux modèles ? Alors que dans le monde des idées, de la création artistique, de l'innovation technologique, le conformisme est mortel, pourquoi ne le serait-il pas dans le monde politique ? Comment faire pour signifier son désaccord sur le choix proposé ? Il y en a un : le vote blanc. Le vote blanc n'est pas un vote nul puisqu'il en est distinct et, contrairement au vote nul, le vote blanc est un vote "sophistiqué".
A la différence de l'abstention, il témoigne d'un intérêt pour la chose publique tout en traduisant une insatisfaction à l'égard de l'offre. En votant blanc, on marque son adhésion au système mais non au choix qui nous est proposé.
Pourtant, voter blanc est impossible. Déjà, il l'est matériellement puisqu'il faut fabriquer soi-même son bulletin pour le glisser dans l'enveloppe. Ensuite, ce vote n'est pas comptabilisé et se retrouve relégué en bout de table avec les bulletins nuls, ceux que l'on gribouille, rature, dénature... Autant rester chez soi. Mais le vote blanc "dérange" les parlementaires. Spontanément, un candidat qui sollicite les suffrages et qui sera élu sur son nom n'est pas enclin à trouver ce vote utile. Ensuite il peut considérer que cela ne correspond à aucune nécessité réelle, que les options démocratiques existantes sont assez nombreuses pour que ceux qui revendiquent la prise en considération du vote blanc ne soient que des "capricieux". Sous cet angle, le vote blanc est un luxe. Mais après deux cents ans de pratique électorale, ne sommes-nous pas dans un pays qui peut s'offrir ce luxe ?
C'est pourquoi le vote blanc est l'outil démocratique le plus adapté qui permet à l'électeur de signifier que l'offre politique ne lui convient pas. En ce sens, il est devenu indispensable de le comptabiliser, et de le distinguer des votes nuls. La Suède, souvent citée comme le pays exemplaire en matière de démocratie, pratique ce décompte depuis le milieu des années 2000.
Prendre en considération le vote blanc ne change rien au résultat de l'élection, et un candidat sera toujours élu. L'individualiser, le distinguer des votes nuls peut conduire à un enseignement très intéressant et essentiel : être un signal, le clignotant signifiant aux candidats qu'il est temps de sortir enfin du conformisme mortifère dans lequel ils se noient et nous noient. Donc être un appel à une nouvelle offre politique. Ainsi, une élection obtenue avec un taux important de vote blanc serait surtout l'indicateur de l'attente d'une nouvelle politique. Et de nouveaux candidats. Le vote blanc permettrait d'offrir à l'électeur une plus grande prise sur l'offre électorale, sur laquelle il n'a pas beaucoup d'influence et ne peut pas faire grand-chose.
Le vote blanc compté à part des votes nuls serait définitivement un encouragement à l'audace politique quand les candidats en manquent trop. Le vote blanc, c'est le vote du "coup d'avant", le vote de ceux qui, constatant qu'il y a une place, seront encouragés à se présenter le "coup d'après".
Le vote blanc, c'est permettre de renouveler l'offre politique tout en rendant visibles des électeurs qui, jusqu'ici, n'étaient qu'invisibles. Marie Naudet et Bruno Gaccio sont auteurs de Blanc, c'est pas nul (Descartes & Cie, 2011).

vendredi, avril 27 2012

Terres de sang de Timothy Snyder

Si vous désirez découvrir un peu plus les pays que le Felálló-Fülű Pumi Kennel Klub visite...
Un livre vient de sortir, où l'on peut découvrir l'interaction criminelle entre le nazisme et le communisme, entre Hitler et Staline. Une telle perspective, désormais admise dans la recherche, aurait fait scandale, en France, il n'y a pas si longtemps.

Terres de sang. L'Europe entre Hitler et Staline (Bloodlands. Europe Between Hitler and Stalin), de Timothy Snyder,traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre-Emmanuel Dauzat, Gallimard, "Bibliothèque des histoires", 706 p., 32 €.

Terres de sang. L'Europe entre Hitler et Staline (Bloodlands. Europe Between Hitler and Stalin), de Timothy Snyder,traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre-Emmanuel Dauzat. Vaste fresque savante, Terres de sang possède un contenu aussi grandiose et terrifiant que son titre. Il tire sa dimension tragique de l'unité d'action (le meurtre de masse), de temps (la période 1933-1945) et surtout de lieu (l'est de la Pologne, l'Ukraine, la Biélorussie). L'espace ainsi circonscrit par l'historien américain Timothy Snyder, professeur à Yale, a en effet été le théâtre des pires tueries collectives du continent. Là, le chevauchement de deux systèmes totalitaires a laissé, selon l'auteur, 14 millions de victimes, affamées sur ordre, tuées ou gazées, vivant dans leur chair la convergence entre communisme et nazisme.
Alors que les récits et témoignages sur la Shoah abondent, plus rares sont les descriptions aussi bouleversantes que les chapitres consacrés ici à la famine organisée par Staline en Ukraine au début des années 1930. La population y est poussée au cannibalisme. L'usage systématique de la faim comme arme la plus constante du crime de masse est d'ailleurs une perspective originale portée par l'ouvrage et illustrée d'anecdotes souvent insoutenables : faim dans les champs de l'Ukraine, faim derrière les barbelés des camps de prisonniers soviétiques, faim dans les ghettos... Traitant d'un seul tenant les massacres perpétrés par les deux régimes, Timothy Snyder réussit, comme peu l'ont fait avant lui, à dresser le tableau le plus exact et le plus haletant du "siècle de fer".

Riga - Mur d'accueil du Musée de l'Occupation de la Lettonie 1940-1991 - photo J.Kuhlmann juin 2011
Riga - Mur d'accueil du Musée de l'Occupation de la Lettonie 1940-1991 - photo J.Kuhlmann juin 2011

jeudi, avril 26 2012

Les insectes sont capables d’élaborer des concepts abstraits. Les pumis aussi ?

Des chercheurs de l'Université Toulouse III - Paul Sabatier ont montré pour la première fois que le cerveau miniaturisé d'un insecte, faisant à peine un millimètre cubique, est capable de maîtriser rapidement et simultanément deux concepts abstraits, et de prendre des décisions en face de situations nouvelles à partir de l’utilisation de ces concepts.
L'équipe du professeur Martin Giurfa au centre de recherches sur la cognition animale (Université Toulouse III - Paul Sabatier / CNRS) : Aurore Avarguès-Weber, Maud Combe, et Martin Giurfa en collaboration avec Adrian Dyer de l'université de Melbourne (Australie), vient d'obtenir des résultats inattendus sur la capacité des insectes à fabriquer et à manipuler des concepts abstraits. Ils peuvent utiliser simultanément deux concepts différents afin de prendre une décision face à une situation nouvelle. Ces travaux, publiés dans la revue PNAS, remettent en cause de nombreuses théories dans des domaines tels que la cognition animale, la psychologie humaine, les neurosciences et l'intelligence artificielle.

L'utilisation des concepts, que l'on a souvent crue propre à l'homme et à quelques primates, pourrait être en fait beaucoup plus répandue dans le règne animal.
D’un point de vue philosophique, elle apporte de nouveaux éléments à la discussion sur ce qui serait propre à l’homme.

Un résumé qui vaut ce qu'il vaut ! (tiré à partir de la publication) :
Les abeilles sont capables de manipuler de tels concepts, notamment pour accéder à une source de nourriture.
Le dispositif utilisé présentait un orifice délivrant soit de l’eau sucrée (récompense), soit une goutte de quinine (punition). Etaient placées autour de ce distributeur, des images dont le dessin et la disposition indiquaient par associations respectives où se trouvaient la récompense et la punition.
Au bout d’une trentaine d’essais, les butineuses identifiaient sans faute l’association d’images conduisant à l’eau sucrée. Elles ont ainsi prouvé qu’elles comprennent à la fois les concepts de « au-dessus / au-dessous », de « à côté » et de « différence ». Ces travaux remettent en question le fondement selon lequel seuls des cerveaux mammifères, de taille importante, peuvent assurer l’élaboration d’un savoir conceptuel. Ils montrent également que la formation de concepts est possible sans langage.
Le communiqué de presse français se trouve en annexe.

© A. Avarguès-Weber, CRCA

Références :

Voir également (en français) :

  • Thèse présentée et soutenue par Aurore Avarguès-Weber le 13 décembre 2010 - Université Toulouse III - Paul Sabatier

mercredi, avril 25 2012

Je vous écris de Tchernobyl par Laure Noualhat

Tchernobyl - 26 avril 1986

Reportage

En 2003, je me suis rendue en zone contaminée, en Ukraine et en Biélorussie. En 2005, j’ai vu la centrale et erré dans Prypiat, la ville fantôme distante de deux kilomètres. Je n’en suis jamais revenue.
En mars 2003, je suis partie pour la première fois à Tchernobyl pour le quotidien Libération. Aucun anniversaire ne se profilait à l’horizon – la fenêtre de tir médiatique s’ouvre tous les cinq ans – et personne, dans la presse, ne s’y intéressait. J’étais donc peinarde. Pour me rendre compte des conditions de vie en territoire contaminé, je n’avais pas le choix, il fallait y aller. Mais moi, je voulais plus. Je voulais vivre et sentir ce que vivaient les populations locales. J’ose écrire que j’étais excitée par le danger que je m’apprêtais à courir. C’est peut-être cela que sentent les reporters de guerre. Sauf qu’en l’occurrence, la radioactivité est un ennemi invisible, indolore, inodore… et le danger qu’elle représente est complexe à déterminer.
En Ukraine, où se trouve la centrale, peu de monde vit en zone contaminée. J’ai donc décidé de partir en Biélorussie, à quelques kilomètre au nord, là où 70 % des rejets radioactifs de Tchernobyl se sont répandus dans la plus grande invisibilité. Là-bas, deux millions de personnes, sur les dix que compte le pays, vivent dans des territoires contaminés à des degrés divers. Vingt-cinq ans après l’explosion du réacteur 4, le 26 avril 1986, près d’un quart du pays reste souillé, par poches, par du césium 137, un radionucléide dont la demi-vie est de trente ans. Cela signifie que la radioactivité de cet élément aura seulement diminué de moitié en 2016. Et qu’en clair, la Biélorussie est atteinte pour des siècles. La confrontation avec ces échelles de temps m’a toujours laissée songeuse.

Deux vieilles babouchkas

Dans les forêts de bouleaux, le compteur Geiger crépitait pour indiquer 200, 300 voire 600 micro-rœntgens par heure. Par comparaison, à Minsk, la capitale de la Biélorussie, le bruit de fond de la radioactivité naturelle est de 12 microrœntgens par heure, une dose quinze à cinquante fois inférieure. Or, si ces bois sont contaminés, tout ce qui y pousse ou y vit l’est aussi : les champignons dont raffolent les habitants, mais aussi les baies, les arbres et le gibier. Il n’est pas rare, vous savez, de retrouver des sangliers contaminés dans les forêts allemandes où s’est accroché le nuage… De fait, toute la chaîne alimentaire est touchée. En Biélorussie, on peut cueillir, vingt-cinq ans après l’accident de Tchernobyl, des champignons qui affichent une « activité » de 240 000 becquerels par kg (1) ou mesurer du lait de vache à 2 000 becquerels par litre. L’activité d’un humain de 70 kg ? Environ 8 000 becquerels.
Je me souviens du froid et de la pluie, de bourgades abandonnées de part et d’autres d’immenses routes désertes. Vers Bartolomeevska, un des nombreux villages évacués du sud-est de la Biélorussie, je suis tombée nez à nez avec deux vieilles babouchkas, Léna et Liouda, le visage encadré par d’antiques fichus fleuris. De retour d’un lointain marché, elles traînaient deux cabas brinquebalants sur une route balayée par les vents, au cœur d’un no man’s land atomique. C’est auprès d’elles que j’ai reçu une bonne leçon de philosophie à la russe. « La radioactivité, mon petit, on en mange tous les jours, mais on s’en fiche. Nous sommes vieilles, il ne se passera rien de grave. » Interroger ceux qui habitent là-bas est toujours une épreuve. Ils vivent loin de tout mais au plus proche d’une vie étrange, où tout a l’air normal et où rien ne l’est.

Un manège bloqué en 1986

Deux ans plus tard, en 2005, j’ai accompagné un séminaire d’un laboratoire de l’université de Caen, spécialisé dans la sociologie des risques. Philosophie, histoire, sociologie… Durant une semaine, les débats tournaient autour du « monstre », de « l’épicentre », du temps dans lequel cette catastrophe nous convoque. Après avoir discuté d’elle durant des jours, nous pouvions enfin approcher la centrale, lui tourner autour, la photographier. Errer dans Prypiat aussi, la ville de 40 000 habitants évacuée trente heures après l’explosion, se perdre dans les immeubles abandonnés, s’essayer au manège resté bloqué en 1986. Avec les philosophes Jean-Pierre Dupuy et Henri-Pierre Jeudy également présents, nous étions sans voix devant ce monstre d’acier toxique, devant cette fameuse colonne rouge et blanche, devant cette cité désertée où la végétation reprend inexorablement ses droits. Je regardais compulsivement mon dosimètre fourré au fond de ma poche sans vraiment comprendre les indications données (j’ai oublié les doses prises à l’époque). Tchernobyl a fait l’effet d’une flèche qui a mis plusieurs années à sortir de mon corps et de ma tête. Aujourd’hui, dans mon panthéon des accidents nucléaires majeurs, Fukushima prend sa place.

(1) Une matière radioactive se caractérise par son activité, c’est-à-dire le nombre de désintégrations de noyaux radioactifs par seconde qui se produisent en son sein. 1 becquerel correspond à une désintégration par seconde.

Le rédacteur : Laure Noualhat

Hommage aux victimes de Tchernobyl - Jonathan Rebboah/Wostok Press/MAXPPP Sources de cet article

  • « Déchets : le cauchemar du nucléaire », documentaire de Laure Noualhat et Eric Guéret en DVD (Arte Vidéo, 2009).
  • « Déchets : le cauchemar du nucléaire » : écrit par Laure Noualhat et préfacé par Hubert Reeves (Seuil, 2009).

dimanche, avril 22 2012

L’espérance de vie sans incapacité EVSI

Si l'Europe se targue d'avoir l'une des meilleures espérances de vie au monde, c'est sans prendre en compte le degré d'incapacité des personnes âgées.
L’espérance de vie sans incapacité (EVSI) indique combien de temps on peut espérer vivre sans incapacité. Elle est calculée annuellement pour tous les pays de l’Union européenne depuis 2005. Ces chiffres sont rendus publics dans le cadre de la première réunion annuelle de l’Action conjointe européenne sur les espérances de vie en bonne santé (EHLEIS pour European Joint Action on Healthy Life Years), qui a été organisée à Paris le jeudi 19 avril 2012 à l'ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent - 75007 PARIS) à l’invitation du ministère français de la Santé. Cette action conjointe européenne est dirigée par la France, sa coordination a été confiée à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
L’espérance de vie sans incapacité (EVSI) est un indicateur important des politiques européennes. L’EVSI a été choisi dans le cadre de la stratégie de Lisbonne (2000-2010) pour apprécier la qualité de la vie et l’état de santé fonctionnel des européens. Elle fait partie des indicateurs de santé de la Communauté européenne (ECHI) et a, en outre, été sélectionnée pour fixer l’objectif fondamental du premier partenariat de l’Union de l’innovation (composante recherche et développement de la nouvelle stratégie Europe 2020) : partenariat Vieillissement actif et en bonne santé ; à savoir augmenter de 2 années le nombre des années vécues sans incapacité (HLY) dans l’Union européenne d’ici à 2020.
L’EVSI est obtenue en décomposant l’espérance de vie en deux espérances de santé, avec et sans incapacité, grâce à l’introduction de la prévalence de l’incapacité observée en population générale dans le calcul de l’espérance de vie. Dans le cas de l’indicateur européen, la prévalence de l’incapacité provient de l’enquête annuelle EU-SILC dont la réalisation est coordonnée par EUROSTAT. La prévalence de l’incapacité est mesurée au travers des réponses à une question générale sur les limitations d’activité connue sous le nom de GALI : Dans quelle mesure avez-vous été limité(e) depuis au moins 6 mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ?
EUROSTAT calcule et diffuse l’EVSI comme il le fait pour tous les indicateurs des politiques européennes. L’objectif est de fournir l’année t (i.e., 2012) l’EVSI de l’année t-2 (i.e., 2010). EHLEIS effectue des calculs en parallèle et confronte ses résultats avec ceux d’EUROSTAT. L’Action conjointe européenne, soutenue et supervisée par la Commission européenne, diffuse largement les résultats obtenus (country reports, sites web dédiés, Wikipédia, etc.), encourage une bonne interprétation des EVSI (training material and interpretation guide), promeut leur utilisation dans les politiques socio-économiques et surtout produit des analyses scientifiques sur les tendances et les écarts observés : déterminants, causes et mécanismes.

Le cas de la France
  • La France, qui affiche l’espérance de vie la plus longue pour les femmes en 2010 comme en 2009 occupe la 10ème place en terme d’EVSI, illustrant ainsi un cas de figure où longue vie ne coïncide pas avec une faible déclaration de limitations dans les activités usuelles.
  • Les hommes français occupent respectivement la 8ème et 11ème place, sur 27, en termes de longévité et d’espérance de vie sans incapacité avec les valeurs de 2009.

Tableau EVSI - réunion du 19 avril 2012 - page 1 : Hommes
Tableau EVSI - réunion du 19 avril 2012 - page 2 : Femmes

Références

mardi, avril 3 2012

Les plats de Pâques dans la Russie traditionnelle

Russie Pâques est un moment spécial en Russie, avec de nombreux aliments préparés pour l'occasion.
Généralement, les célébrations sont faites plus tard que dans l'Europe de l'Ouest. Parce que les dates de Pâques sont déterminées par des calendriers différents :

  • L'église orthodoxe russe utilise le vieux calendrier julien,
  • l'Église catholique le calendrier romain
  • Les protestants considèrent que les églises suivent le calendrier grégorien.

kulich and easter eggs

Voici quelques-uns des aliments traditionnels cuisinés en Russie pour Pâques.

Kulich

Le plus célèbre pain russe de Pâques, le Kulich, est également connu pour sa forme verticale. Habituellement, il est fait avec beaucoup de beurre et d'œufs, ainsi que des ajouts de fruits confits, de raisins secs et de noix. Son sommet bombé est glacé et décoré, avec des lettres cyrilliques qui indiquent "Le Christ est ressuscité". On y lit l'inscription X B (X est la première lettre en russe pour Christ et B - se prononce V - pour ressuscité). Le Kulich est seulement mangé au cours des 40 jours après la Pâque (Pâques) jusqu'à la Pentecôte.

Paskha

Le Paskha est un gâteau au fromage, c'est LE le dessert de Pâques fabriqué à partir de caillé de fromage mis en forme et il est moulé dans la forme d'une pyramide tronquée. Il est de couleur blanche, symbolisant la pureté du Christ, l'Agneau pascal, et la joie de la Résurrection. Le Paskha (littéralement la Pâque) est maintenant souvent servi avec le Kulich et est décoré des mêmes lettres XB.

Kurnik

Russian Chicken Pie or Kurnik. Cette tarte savoureuse est faite avec du poulet, du riz, et le remplissage est fait avec une sauce crémeuse aux champignons. Une spécialité russe authentique!

Soupes

Compte tenu de longues conditions hivernales difficiles en Russie, la soupe est toujours un aliment de base pour les vacances de Pâques, comme le borsch, rassolnik, et lapsha.

Salades

Il existe de nombreux types de salades qui sont une part de la cuisine russe et sont mangées pour Pâques. Comme la salade de betteraves, la salade de concombres et la salade aux œufs. Elles sont servies souvent avec différents assaisonnements comme le raifort, la mayonnaise, l'aneth et l'ail, pour ajouter une âcreté particulière au plat.

Jambon en croûte

Simplement du délicieux jambon cuit ... dans une croûte feuilletée.

Draniki

Un type de crêpes de pommes de terre, les draniki sont souvent frites et farcies avec des pommes de terre gratinées, des oignons ou de l'ail et assaisonnées. Ce plat est très populaire tout le long de l'Europe centrale et orientale.
Table dressée avec le kulich de Pâques
In Russia, Paskha (Russian cheese cake) is made from Tvorog, a sweet farmers' cheese.

l’obsolescence programmée - planned obsolescence

L'obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage

Planned Obsolescence Banner.

En 1932, un certain Bernard London déplorait que « les gens désobéissent à la loi de l’obsolescence : ils utilisent leurs vieilles voitures (…), leurs vieilles radios et leurs vieux vêtements beaucoup plus longtemps » que prévu. Pour relancer l’économie, ce philanthrope suggérait donc de rendre obligatoire « l’obsolescence programmée » (« planned obsolescence »), en imposant une date limite légale aux produits manufacturés !
De nos jours, les fabricants ne s’entendent sans doute pas en secret sur la durée de vie de leurs appareils. Mais entre lente disparition des réparateurs, pratiques douteuses et pub, les moyens ne manquent pas pour faire repasser le consommateur à la caisse.
Eric Guillaume, responsable « recherche et développement » au Laboratoire national de métrologie et d’essais prépare une étude sur la durée de vie des produits, à la demande du ministère de l’Ecologie : « Généralement, les industriels font des études statistiques de défaillance et optimisent leurs produits pour avoir 95 % des pannes après la date de garantie constructeur, soit deux ans en France. Les vices cachés sont assez rares, ils jouent plutôt sur les matériaux, par exemple en modélisant les effets de la température sur le vieillissement des polymères. »
D’où la passion des fabricants de lave-linges pour les cuves en plastique, moins chères – et résistantes – que l’Inox. Etc...
La « durabilité » est au menu à Bruxelles : la directive européenne « ecodesign », en cours de préparation, veut mettre le paquet sur l’efficacité énergétique des produits, mais aussi sur les trois R : réutilisation, recyclabilité et réparabilité.
L’objectif : prolonger la vie des objets et des ressources, en s’assurant par exemple, dès la conception, que les matériaux critiques (or, argent, terres rares…) seront aisément récupérables. Les ONG mobilisées plaident en outre pour que des infos sur la durée de vie soient clairement données aux consommateurs, au moins pour certains produits, comme les ampoules.

Mon point de vue :

Capitalism obsolete! This message brought to you by Felálló-Fülű Pour les industriels, cette idée d'obsolescence programmée représente une sorte de Saint Graal commercial, un moyen de créer une plus grande demande dans un marché qui est déjà saturé. Comment pourraient-ils vendre plus de frigos, de voitures et de chaussures pour les clients qui ont déjà ce dont ils ont besoin? Ils ont trois solutions principales:

  • technique: construire "plus faible", des produits moins durables qui sont impossibles à réparer;
  • conception: vieillir artificiellement des produits plus anciens en les rendant soit-disant démodés et périmés;
  • juridique: les lobby agissent pour des nouvelles exigences légales et des normes qui signifient que les clients doivent acheter un nouveau produit afin de rester dans la légalité.

Et ceci, avec le concours des gouvernements (voir par ailleurs différentes théories économiques citées ci-dessous).

Actualité :

Casse-toi, pauv'con. Eva Joly (elle uniquement!), candidate Verte à la présidentielle veut « obliger les constructeurs à produire des machines qui ont une durée plus longue », ce qui soulagerait le portefeuille des Français. L’ancienne juge plaide une cause chère aux écologistes, étayée par un rapport des Amis de la Terre et du Cniid, le Centre national d’information indépendante sur les déchets et popularisée par quelques enquêtes télé. Prêt à jeter, rediffusé à la fin du mois de janvier sur Arte, relate par exemple l’histoire du cartel Phœbus : pendant les années 1920, des fabricants d’ampoules se sont entendus pour limiter à 1000 heures leur durée de vie, alors qu’elles pouvaient briller 2 500 heures, voire un ou deux siècles. Le documentaire montre aussi que certaines imprimantes Epson sont programmées pour caler après 18 000 pages. Une pièce de plus à un dossier chargé : aux Etats-Unis, HP et Epson ont fait l’objet de plusieurs tentatives de « class actions », des recours collectifs lancés par des consommateurs furieux que leurs imprimantes s’arrêtent faute d’encre, quand les cartouches étaient encore bien remplies.

A lire dans l'annexe,
  • L’obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage. Le cas des produits électriques et électroniques.- Rapport du Cniid et des Amis de la Terre, paru en 2010
  • Guide pour un système d’information éco-responsable (Guide WWF 2011 par Frédéric Bordage, guide Eco-TIC pour WWF)
  • à consulter, le site du Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets) : http://www.cniid.org/Obsolescence-p...
  • à lire en français : Crise du capitalisme ou pulsion de mort ? http://www.marianne2.fr/Crise-du-ca...
  • à lire en anglais : Obsolescence programmée- Comment les entreprises encouragent l'hyperconsommation http://owni.eu/2011/05/09/planned-o...
  • Pour votre culture personnelle, vous pouvez aller plus loin encore, et vous documenter sur certaines théories économiques :
    • celle des "déficits jumeaux" ou "double déficit"
    • celle du "modèle à générations imbriquées"
    • celle de "l'équivalence ricardienne" (ou "la neutralité ricardienne")
Conclusion :

Face à ces crises systémiques, aux dégâts humains et écologiques de l'économie, l'homme est-il capable de retenir la leçon et de changer de cap ? « La question n'est pas de refonder le capitalisme, elle est de savoir si on peut dépasser un système fondé sur l'accumulation indéfinie et la destruction sans limite de la nature. »
Sur ce point, Keynes entrevoyait l'Eden d'une civilisation d'honnêtes hommes vivant de culture, de vin et de partage. Freud, pessimiste, imaginait un cycle d'éternel recommencement de la destruction. En un demi-siècle de pensée économique, il serait peut-être temps de trouver une réponse !
Gilles Dostaler et Bernard Maris, Capitalisme et pulsion de mort (chez Albin Michel)

Consumption - Victor LeBeau.
et pour ne plus jeter, mais réparer consulter http://www.commentreparer.com/

lundi, avril 2 2012

Pumi : Dessins par Ann Grete Johansen

Drawing by Ann Grete Johansen (Norvège)

Bissibingens logo Ann Grete Johansen et Iren Zahl Johansen représentent "Bissibingens Pumi kennel".
Pumi "lover and owner" depuis 2000, Bissibingens à partir de 2003...
Depuis 2004, elles ont produites 5 portées et vivent avec 4 pumis (Herrmann 8 ans, Eyla 1 an, Bissi 11 ans et Carl Anton 5 ans) à Askim, Norway (Norvège).
Norvège

Voici quelques réalisations représentant les pumis de la maison :

Drawing by Ann Grete Johansen - Bissibingens Eyla og oldemor (grand grandma) Bissi ♥ — at Home in Askim.
Bissibingens Eyla DeCs ♥, tegnet med fettfarger av Ann Grete Johansen / Drawn with pastell chalks. — Drawing by Ann Grete Johansen at Home in Askim.
Drawing by Ann Grete Johansen - Bissibingens Carl Anton og HerrMann ♥ — at Home in Askim.
Ann Grete Johansen -  Bissibingens Carl Anton. Fettfarger på grå katong/oilpastel chalks. — at Home in Askim.

vendredi, mars 23 2012

Un pumi dans Downton Abbey : Sarah O'Brien

If the Characters in Downton Abbey Were Portrayed by Canine Actors, What Breeds Would They Be?
Si les personnages dans Downton Abbey étaient dépeints par des acteurs canins, de quelles races seraient-ils?

Downton Abbey est une série télévisée britannique, créée par Julian Fellowes et diffusée depuis le 26 septembre 2010 sur ITV1 au Royaume-Uni. En Suisse, la 1ère saison a été diffusée en octobre-novembre 2011 par TSR1. En France, la première saison a été diffusée à partir du 10 décembre 2011 sur TMC. Cette série britannique récompensée du prix de la Meilleur mini-série aux derniers Golden Globes s'offre une invitée de marque pour sa troisième saison : L'actrice américaine plusieurs fois oscarisée, Shirley MacLaine.

LES PERSONNAGES Downton Abbey "canins" sont à découvrir sur :

http://www.dogster.com/the-scoop/if...

Sarah O'Brien (Siobhan Finneran) est la femme de chambre attitrée de Cora mais si elles se considèrent amies, Robert Crawley ne l'apprécie guère, sentiment partagé par tout le reste de la maison.
Mme O'Brien est une langue de vipère de premier ordre, alliée à Thomas.

Downton Abbey - O'Brien, the Countess's maid : Pumi
O'Brien, the Countess's maid : Pumi


Reserved, intelligent, protective, and not easy to socialize, Pumis make excellent spinsters.

Réservée, intelligente, protectrice, et pas facile à socialiser, une Pumi fait une excellente vieille fille ! :-D , :-D , :-D !

mercredi, mars 21 2012

PHOTO - Exposition Helmut Newton au Grand Palais, à Paris, du 24 mars au 10 juin

Helmut Newton : art, mode et provocation

L'érotisme sulfureux d'Helmut Newton au Grand Palais du 24 mars au 10 juin 2012.

Helmut Newton. Prepared Woman & Doberman.
Le 23 janvier 2004, Helmut Newton (Neustaedter) est mort au volant de sa Cadillac. Il avait 83 ans.

C’est ainsi : Helmut Newton a beau été un salaud, on parcourt ses photographies comme on lèche une vitrine. Comme disent les Italiens, il cazzo non vuol pensieri (littéralement "la bite n’aime pas penser", "Der Penis mag keine Sorgen").
http://www.helmutnewton.com/

A Scene in Miami–Helmut Newton–1992
Image credit: Helmut Newton - Woman and dog

mercredi, mars 7 2012

8 mars : Journée internationale de la Femme ...et des pumettes - International Women's Day : March 8th

International Women's Day logo 8 mars
Site officiel de la Journée Internationale de la Femme :
http://www.internationalwomensday.c...

Le thème officiel pour les Nations Unies de la Journée internationale de la femme 2012 est : «L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels».
http://www.un.org/fr/events/womensd...
Recognizing the critical role and contribution of rural women, the UN theme of International Women's Day 2012 is Empower Rural Women – End Hunger and Poverty.
http://www.un.org/en/events/womensd...

Csipke in Parnü 26/12/2011
UN Women - ONU Femmes logo
http://www.unwomen.org/fr/

mardi, mars 6 2012

FEMEN, le pouvoir des Femmes - The women of Femen

FEMEN - En-tête vkontakte.ru Si vous êtes intéressé par ce qui se passe en Ukraine, Russie, Biélorussie (Bélarus), etc...
Je vous conseille de suivre les actions de FEMEN (en ukrainien : Фемен) qui est un groupe de protestation ukrainien, fondé à Kiev en 2008 et dirigé par Anna Hutsol, actuellement présidente du mouvement.
L'organisation est devenue internationalement connue pour avoir organisé des manifestations, happening ou performances seins nus pour la promotion de la démocratie, de la liberté de la presse, des droits des femmes, de la protection de l'environnement, et contre la corruption, la prostitution, le tourisme sexuel, les agences matrimoniales internationales, le sexisme, la pornographie, la violence conjugale, le racisme, et la pauvreté.
Femen's topless portrait by Guillaume Herbaut, winner of the World Press Photo-2012 competition.
http://animalnewyork.com/2012/02/fe...

Happening anti-Poutine

Le groupe féministe ukrainien Femen a organisé dimanche 4 mars un happening anti-Poutine, lors du scrutin présidentiel. Un "acte symbolique" qui a valu aux trois activistes Oxana Shachko, Anna Deda et Irina Fomina un envoi direct en prison, sans même la possibilité de recevoir des vêtements de l'extérieur.
Vingt minutes seulement après le passage de Vladimir Poutine et de son épouse, trois jeunes femmes de Femen font leur entrée dans le bureau de vote Moscovite. Oksana, Anna et Irina enlèvent leurs hauts sous le regard amusé des journalistes. Sur leurs torses nus, inscrit à la peinture noire "Je vole pour Poutine" et "Poutine Voleur!". L'une d'entre elle se précipite sur l'urne contenant le bulletin de vote de l'homme fort du pays.
Les trois femmes sont immédiatement placées en garde à vue. Elles seront jugées le soir même. Oksana, qui s'était déjà illustrée récemment en hissant le drapeau Ukrainien au sommet de Gazprom, est condamnée à 12 jours de prison. Anna et Irina écoperont respectivement de 10 et 5 jours.
"C'est évidement une décision politique", commente Inna Shevchenko qui n'a pu rentrer en contact avec les militantes. "Elles n'ont que les vêtements légers qu'elles portaient à leur entrée dans le bureau de vote. Les policiers ont refusé qu'on leur en apporte d'autres", alors que la température extérieure est inferieure à -5°C. "Elles n'ont aucun contact avec l'extérieur. Elles ne savent pas ce qui se passe en Russie. J'ai connu cette situation et je sais à quel point c'est difficile à vivre". Selon le député Ilya Ponomarev http://ilya-ponomarev.livejournal.c..., "plusieurs milliers de personnes croupissent en prison pour des raisons politiques".
"A travers cette action nous voulions tester la démocratie de ce pays. Le monde entier peut voir qu'elle est inopérante."

Femen appelle la communauté internationale à ne pas reconnaitre le nouveau gouvernement Russe.
Mathieu Molard - Le Nouvel Observateur
Femen gets naked for Putin by Denis Sinyakov - March 5, 2012 (in English)


An activist of Ukrainian group Femen stands in a flat as she prepares for an action at the Sunday's presidential election in Moscow, March 3, 2012. Reuters/Denis Sinyakov
An activist of Ukrainian group Femen writes a text on the back of her fellow member in a flat as they prepare for an action at the Sunday's presidential election in Moscow, March 3, 2012. Reuters/Denis Sinyakov
Two activists of Ukrainian group Femen stands in a flat as she prepares for an action at the Sunday's presidential election in Moscow, March 3, 2012. Reuters/Denis Sinyakov
Arrestation des 3 activistes de Femen, dimanche 4 mars à Moscou, durant un happening anti-Poutine, lors du scrutin présidentiel - Photo Denis Sinyakov

Les liens de FEMEN :

Vous pouvez facilement traduire les articles (avec une assez bonne compréhension) grâce à Bing Translator : http://www.microsofttranslator.com/

FEMEN livejournal banner
Vous pouvez également compléter votre connaissance de cette jeune Russie qui agit,

jeudi, mars 1 2012

Coup de coeur photographique : Rémi Chapeaublanc

Photographe freelance et cofondateur de la communauté Lense.fr, Rémi Chapeaublanc est également ambassadeur photo de la marque Sony Alpha et formateur pour Sony France. Touche à tout curieux et insatiable, il est aussi rédacteur pour Compétence Photo. Son travail a rejoint les books de nombreuses agences de mannequins.
Rémi Chapeaublanc vit et travaille à Paris.

Pour vous mettre l'eau à la bouche!

Blog de son voyage en Mongolie :

http://www.remichapeaublanc.com/mon...

Son site : http://www.remichapeaublanc.com/

Un voyage en solitaire – à travers l’Europe et l’Asie – a conduit Rémi Chapeaublanc jusqu’en Mongolie. La découverte de ce pays où l’Homme n’a pas désacralisé la Nature, a nourri sa réflexion pour aboutir à la série Gods & Beasts.

"Dans ces contrées, hommes et animaux dépendent de liens ancestraux à la fois sacrés et nécessaires. Une relation archaïque et viscérale dans laquelle les jeux de domination équivoque questionnent. Qui ici, sont les dieux et qui sont les bêtes ? Ou plutôt, pour qui sont-ils des dieux, pour qui sont-ils des bêtes ?
Gods & Beasts est constituée de portraits bruts. S’il existe bien une hiérarchie ambigüe entre hommes et animaux, cette série – réalisée hors studio, dans l’environnement originel de chacun – s’affranchit de cet ordre culturel. Ce travail de mise en lumière, quasiment protocolaire, les place pour une fois à égalité. Le spectateur se trouve ainsi laissé comme seul juge de la limite entre divin et animal."

Extrait du dossier presse "Gods & Beasts" - Rémi Chapeaublanc

Une photo de la série "Gods & Beasts" de Rémi Chapeaublanc

18 photos dévoilées en exclusivité sur le site Fubiz
http://www.fubiz.net/2012/02/17/god...

lundi, février 20 2012

le virus de Schmallenberg en Europe (SBV virus) - Précautions à prendre pour nos pumis?

S'il vous plaît, veuillez noter que la connaissance du virus de Schmallenberg (virus SBV) évolue rapidement.

Consultez régulièrement le dossier consacré à ce virus sur le site de l'ecdc : http://www.ecdc.europa.eu/en/Pages/..., uniquement en anglais.

Please note that knowledge of SBV (Schmallenberg virus) is changing rapidly.
regularly look at : http://www.ecdc.europa.eu/en/health...


Notes : Dans les annexes, plusieurs notes (du MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L'ALIMENTATION, DE LA PÊCHE, DE LA RURALITÉ ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, de l' Anses, de la DGAL, de l' EFSA, etc..)

  • NOTE DE SERVICE DGAL/SDSPA/N2012-8007 - Date: 04 janvier 2012 - pour les Préfets
  • Note d'information N°5 - Date : 10 février 2012 - Objet : SCHMALLENBERG VIRUS, Situation épidémiologique en France
  • Un Bulletin Épidémiologique édité le 14/02/2012, publication de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et de la Direction générale de l'alimentation (DGAL)
  • Publication du 8 février d'une première analyse faite par l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Avant-propos : L’élevage représente une part importante de la valeur des productions agricoles. Les maladies des animaux, par les pertes directes (animaux malades, mortalité ) ou indirectes (augmentation du coût des productions, entraves aux échanges commerciaux ) qu’elles engendrent, entament la valeur de ces productions et peuvent avoir de graves conséquences socio-économiques et politiques.
La santé animale représente aussi un important facteur de compétitivité de l’élevage et donc un enjeu pour la France, tournée vers l’exportation, et développant des productions à haute valeur ajoutée.
De plus, certaines maladies, en tant que zoonoses (maladie qui se transmet naturellement des animaux vertébrés à l’homme et vice-versa), ont un impact direct sur la santé publique.

Qu'est ce que le virus de Schmallenberg ?

En novembre 2011, en Allemagne, près de la ville de Schmallenberg, située à. 80 km au Sud-Est de Dortmund, un nouveau virus a été identifié dans plusieurs échantillons provenant de bovins et ovins présentant des symptômes atypiques des maladies connues. Le virus de Schmallenberg fait partie de la famille des Bunyaviridae, genre Orthobunyaviridae, et est proche des virus Akabane, Aino et Shamonda.
Ce virus provoque en premier lieu des symptômes cliniques légers chez les bovins tels que :

  • fièvre,
  • perte d’appétit,
  • dégradation de l’état général de l’animal,
  • chute de production laitière jusque 50% pendant une dizaine de jours et,
  • dans de rares cas, de la diarrhée.

Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissaient après quelques jours.
Déjà constaté chez les ovins, l'infection d’animaux gestants peut être la cause d’un taux anormal de mortinatalité ou d'avortements et de malformations à la naissance. Des infections en début de gestation peuvent provoquer des avortements, de la mortinatalité et des malformations congénitales qui touchent principalement

  • le squelette : déformations, blocage des articulations (arthrogrypose),
  • le système nerveux : absence de cerveau dans la boite crânienne (hydranencéphalie).

Par ailleurs, il semble que dans les élevages atteints, les troubles (notamment les malformations) sont observés sur plusieurs agneaux. La période critique semble être les 25-50 jours de gestation chez les ovins et les 60-100 jours de gestation chez les bovins.

Atteinte par le virus de Schmallenberg -photo by AHVLA Seul un traitement symptomatique des animaux atteints est possible: il n'existe actuellement aucun vaccin, ni traitement spécifique pour le virus de Schmallenberg.
Ce type de virus est transmis notamment par les culicoïdes (moucherons), ce qui explique l'épidémiologie des cas observés en Allemagne et aux Pays-Bas (augmentation du nombre de cas en septembre, puis chute fin octobre).

Les informations actuelles indiquent que le virus ne présente pas de risques pour la santé humaine. Cependant, comme il s'agit d'un nouveau virus, des travaux sont en cours afin de connaitre si ce virus pourrait causer des problèmes de santé chez les humains et les animaux domestiques.

Mesures

Actuellement, il n’y a pas de mesures de prévention et de lutte contre cette maladie prévues dans la législation européenne ni dans la législation nationale. Cependant, lorsqu’un détenteur observe ces symptômes atypiques, il est invité à appeler son vétérinaire afin d’exclure toute maladie à notification obligatoire.
Il est demandé aux vétérinaires praticiens d'être très attentifs aux cas cliniques, chez les bovins, ovins et les caprins, pouvant évoquer une infection par ce virus.

Situation en Europe

Pour l'instant, il n'est pas encore possible de déterminer si le virus de Schmallenberg est nouvellement introduit ou s'il circule déjà depuis longtemps dans le cheptel bovin, ovin et caprin en Europe.

  • Allemagne : Pendant l'été 2011, en Allemagne, des symptômes cliniques atypiques chez des vaches laitières ont pour la première fois été notifiés. Un nombre croissant de troupeaux infectés ont été mis en évidence jusque fin octobre, où le nombre de cas a fortement chuté.
  • Hollande : Depuis le 1er décembre, de nombreux cas de mortinatalité et de malformation chez des agneaux (mort-nés avec cou tordu, hydrocéphalie, membres déformés,…) ont été enregistrés aux Pays-Bas. Quelques veaux présentant des symptômes similaires ont également été signalés.
  • Angleterre : 52 cas confirmés
  • Belgique : Finalement le 23 décembre, le premier cas en Belgique a été détecté sur des agneaux nouveau-nés présentant des malformations et/ou mort-nés. Jusqu'à aujourd'hui, le virus Schmallenberg a été mis en évidence dans 127 exploitations. Il est attendu que d’autres cas vont être mis en évidence et ce notamment dans la mesure où la période de mise-bas, principalement chez les ovins et les caprins, va prochainement débuter.
  • FRANCE : En date du 16 février 2012, la présence du virus de Schmallenberg vient d’être confirmée dans 55 nouvelles exploitations ovines et 3 exploitations bovines. Au total ce sont 152 élevages qui sont donc touchés dans 25 départements (02, 08, 10, 14, 16, 21, 27, 36, 50, 51, 52, 54, 55, 57, 58, 59, 60, 62, 67, 70, 76, 80, 86, 87, 88).
  • Italie : 17/02/2012, un premier cas suspecté
  • Luxembourg : 20/02/2012. Le virus Schmallenberg affecte désormais le Luxembourg. L'Administration des services vétérinaires confirme qu'une infection au virus a été détectée dans un troupeau de moutons du nord du pays. Cas confirmé par le laboratoire CERVA de Bruxelles.
Scénarios de propagation du virus de Schmallenberg :

L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié le 8 février une première analyse : « Schmallenberg virus, likely epidemiological scenarios and data needs », sur les scénarios de propagation du virus de Schmallenberg (SBV) au cours des prochains mois. L'étude se fonde sur une comparaison du SBV à des virus génétiquement semblables, pour lesquels les modèles existent. Lien : http://ec.europa.eu/food/committees.... Vous pouvez également consulter cette analyse dans les annexes.
Résultats préliminaires : il serait envisageable que les ruminants infectés acquièrent une immunité, et la température influencera la propagation du virus.

Point de situation :

Centre de ressources épidémiosurveillance du Virus Schmallenberg : http://www.survepi.org/cerepi/

Liens documentaires en français :


In English :
Characterisation of the SBV virus

Molecular studies indicated that the virus is novel, putatively belonging to the genus Orthobunyavirus, serogroup Simbu. Viruses from this group have some specific

  • characteristics:
    • They are spread by arthropod vectors, principally midges of the genus Culicoides, and mosquitoes.
    • Many are found in wildlife and ruminant livestock
    • Some from this group, such as Akabane virus, cause congenital defects in offspring of infected ruminant livestock. Affected newborn animals may have neurological disorders such as flaccid paralysis, blindness, exaggerated movements, hyperexcitability, and ataxia.
  • See : http://www.fli.bund.de/no_cache/de/... for more information
  • Human health risk: Since a small number of Orthobunyaviruses are zoonotic (transmissible from animals to humans), the Netherlands RijksInstitut voor Volksgesondheid en Milieu (RIVM) carried out a risk profile and considered that zoonotic transmission of SBV to humans cannot be excluded but is considered unlikely. http://www.rivm.nl/dsresource?objec...
  • This assessment has been confirmed by the assessment of the European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC): see http://www.ecdc.europa.eu/en/public...

http://www.defra.gov.uk/animal-dise...
http://www.promedmail.org/
The Health Protection Agency has provided some questions and answers on SBV on its website : http://www.hpa.org.uk/Topics/Infect...

mercredi, février 15 2012

Les chiens à l'honneur au Super Bowl 2012

Au Super Bowl 2012, les chiens ont été à l'honneur dans les publicités spécialement tournées pour cette occasion. Non, non, je ne vais pas vous présenter Madonna, mais la pub Suzuki Kizashi (la Suzuki Kizashi a visiblement charmé l'Inuit et ses Huskies. Il ne lui reste plus qu'à convaincre madame !), ainsi que la pub Volkswagen dans laquelle des chiens aboient sur le rythme de la fameuse Marche Impériale de Star Wars (Lors du Superbowl 2011, Volkswagen avait fait un grand coup publicitaire en diffusant le clip de son jeune Dark Vador). Cette année, le thème de Star Wars est toujours d'actualité mais de manière beaucoup plus animale.

Étonnement et Aboiements de vos pumis GARANTI

http://www.youtube.com/watch?v=s8PS...

http://www.youtube.com/watch?v=6ntD...

mardi, novembre 15 2011

Magret de canard, sauce à l’érable et argousier

Voici une recette qui peut être intéressante en préparation d'un bon plat pour la période des fêtes de la fin d'année! Elle est d'origine canadienne.

Magret de canard, sauce à l’érable et argousier
  • Pour 4 personnes
    • 2 magrets de canard
    • Sauce à l’érable et aux petits fruits
    • 45 ml (3 c. à table) sirop d’érable
    • 45 ml (3 c. à table) vinaigre de cidre nature au aromatisé aux fruits
    • 1 échalote sèche
    • 300 ml (1¼ tasse) fond brun de canard ou de demi-glace du commerce
    • 125 ml (½ tasse) baies d’argousier
  • Préparation

Faire des entailles en quadrillage à la peau des magrets de canard. Assaisonner de sel et de poivre.

  • Préparation de la sauce

Verser le sirop d’érable dans une petite casserole et faire cuire environ 1 minutes. Ajouter le vinaigre de cidre et l’échalote hachée finement. Cuire 1 minute de plus. Ajouter le fond brun de canard ou la demi-glace du commerce. Laisser réduire la sauce jusqu’à consistante désirée. Ajouter les baies d’argousier, laisser mijoter lentement 5 minutes. Passer la sauce au tamis en pressant bien les baies d’argousier avec le dos d’une louche. Assaisonner au besoin. Réserver la sauce au chaud.

  • Procédé

Préchauffer le four à 180°C (350°F).
Faire chauffer une poêle à fond épais et ce sans matière grasse. Lorsque la poêle est bien chaude, saisir les magrets d’abord côté peau, jusqu’à bonne coloration, les tourner puis les placer au four. Faire cuire environ 5 minutes ou jusqu'à ce que la chair soit rosée. Retirer du four et couvrir d’un papier d’aluminium.

  • Finition et présentation

Laisser reposer 5 minutes avant de trancher les magrets. Dresser les tranches dans des assiettes chaudes, napper de sauce et servir avec des légumes d’accompagnement.

Recette élaborée par l'un plus grand chef cuisinier du Canada, monsieur Jean-François Lacroix.
Auteur du livre « Gastronomie et forêt » sacré meilleur livre de recettes au monde en 2004, toutes langues confondues dans la catégorie sujet unique, médaillé d'or du meilleur livre de recette francophone au Canada et médaillé d'or catégorie livre faisant la promotion de la culture culinaire canadienne par Cuisine Canada et Université de Guelph en Ontario et nommé chef cuisinier de l'année pour la région de Québec en 2004 par la Société des chefs cuisiniers et pâtissiers du Québec.
http://www.gastronomieetforet.com

L'argousier

Argousier portant ses fruits L'argousier (Hippophae rhamnoides L.) est un arbuste décidu, rustique et dioïque qui appartient à la famille des Éléagnacées. Ses fruits, des baies orangées qui s'installent en masses compactes sur les branches, comptent parmi les plus nutritifs et vitaminés de tout le règne végétal. Ils sont consommés depuis des siècles en Europe et en Asie d'où l'arbuste provient.
Les fruits, de même que les feuilles et les graines, sont très riches en vitamines C, E, A, B1, B2, F, K et P, en protéines (principalement globuline et albumine), en acides gras saturés (acides palmitique et palmitoléique) et insaturés (acides linolénique et linoléique), en acides aminés, en sucres et en hydrates de carbone. Son activité antioxydante est de 93,6%.
L'argousier porte ses premiers fruits vers l'âge de quatre ans. Un verger produit environ 10 tonnes de fruits, 165 kg de graines et 1,5 tonne de feuilles à l'hectare.

Note : Avantages de l'argousier pour l'incorporer à l'alimentation de nos pumis et des chiens en général (ACANA emploie déjà l'argousier dans leurs aliments)

  • renforcement des défenses immunitaires
  • exceptionnellement riche en vitamine C
  • contient des anti-oxydants naturels
  • source d'inuline (jusqu'à 16 %) Une étude très récente indique que l'inuline favorise l'absorption intestinale du calcium et sa fixation sur l'os, en contribuant ainsi à combattre l'ostéoporose. La même étude confirme que l'inuline ne réduit pas l'absorption intestinale du fer et des vitamines.
  • amélioration de la vitalité
  • effets positifs sur la digestion
  • effets positifs sur le diabète
  • réduction de risque de mortalité chez le chiot

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